Retour à la base d’informations

Les fauches

La gestion menée le plus fréquemment est la fauche répétée quelques fois dans l’année pour réduire la hauteur de la plante et ainsi éviter les désagréments causés par sa grande taille. Cet entretien des espaces colonisés n’a pas effet sur la vitalité de la plante, mais génère de nombreuses contraintes pour ne pas disperser les tiges ailleurs. Le type d’outil utilisé a un effet majeur sur le risque de dispersion. Les engins mécaniques (broyeur forestier, épareuse) dispersent les renouées même en hiver et sont à proscrire. Ce constat a été fait à de nombreuses reprises sur plusieurs sites différents et par différents gestionnaires. Même si cette dispersion ne concerne que quelques propagules qui vont réussir à s’implanter à chaque saison, les conséquences de la création de nouvelles zones infestées ne sont pas acceptables, compte-tenu des impacts et des coûts supplémentaires de gestion de cette plante. Une étude spécifique sur des fragments de tiges issues d’un débroussaillage à l’épareuse montre qu’une faible proportion est capable de reprendre (Le Guen et al. 2009), mais le mécanisme principal de cette dispersion par les engins est probablement lié à l’arrachage de la base des tiges lorsque les outils pénètrent involontairement le sol ou lorsqu’ils arrachent au lieu de couper les tiges. Or de nombreux bourgeons, qui produiront les tiges de l’année suivante se situent à la base des tiges et ce sont probablement ces bourgeons en attente et situés très proches de la surface du sol, qui sont déplacés par les engins et semés sur d’autres sites.

Loin du réseau hydrographique, les renouées peuvent être coupées avec des débroussailleuses à main, car le risque de dispersion reste très local (projection de fragments végétaux) et peut assez facilement être contrôlé. Les résidus de coupes seront laissés sur place chaque fois que possible pour éviter le transport des tiges et le risque de dispersion ailleurs.

En bord de plans d’eau ou de cours d’eau, les fauches sont exclues à cause du risque très important de disséminer la plante à partir de simples fragments de tiges flottants. Si malgré tout, la coupe des plantes doit être réalisée, celle-ci doit être réalisée au sécateur, tige par tige, et avec une exportation de celles-ci hors du site. Leur coût est très élevé et ces opérations d’entretien seront limitées au strict nécessaire.

Les fauches répondent à la nécessité de gérer certains sites pour leur usage, mais elles peuvent aussi avoir des effets sur la vitesse d’expansion des massifs. Les fauches intenses (6 à 10 fois par an) provoquent une diminution de la biomasse souterraine et un arrêt de la progression latérale des massifs de renouées. Il existe plusieurs retours d’expériences et quelques essais sur des périodes longues, qui montrent que des fauches intenses pendant 4 à 5 ans (toutes les semaines à tous les mois selon les essais) provoquent une éclaircie du massif permettant à d’autres herbacées de se développer. Toutefois les renouées restent présentes et l’arrêt complet des fauches entrainera une recolonisation du site. Les fauches doivent donc être maintenues même si elles deviennent ensuite moins intenses (2 à 5 fois par an selon les essais).

Si les sites s’y prêtent, il est peut aussi être très efficace de faucher uniquement le pourtour des zones infestées sans toucher à celles-ci pour empêcher leur expansion. Le but est de couper les nouvelles tiges se développant à la périphérie du massif et qui sont responsables de son augmentation de surface. Si ces tiges discrètes, car peu nombreuses et petites, sont coupées rapidement et fréquemment sur une zone tampon d’au moins 5 m de large autour de la zone infestée, la progression du massif est stoppée et cela sans qu’il soit nécessaire de prendre des précautions particulières pour ne pas disperser les renouées. L’arrêt des fauches provoquera également un arrêt de leurs effets et une nouvelle expansion de la zone infestée.

Mireille Boyer, Concept.Cours.d’EAU SCOP, Novembre 2016

Retour à la base d’informations :

Reynoutria sacchalinensis

Reynoutria x bohemica

Reynoutria japonica

Le Guen, M., M. Bozec, and J. Haury. 2009. Les renouées asiatiques invasives en Côtes d’Armor :éléments sur la gestion et les modes de dissémination.in ECOVEG and C. G. C. d’Armor, editors. Colloque national renouées asiatiques, Technopôle Saint Etienne, http://www.colloque-renouee.com/2012/res/GemblouxRenoueesAvril2009Def-2.pdf.

Contacter le Centre de ressources EEE

Pour toute information, n'hésitez pas à nous contacter. Vous reviendrons vers vous le plus rapidement possible. Cordialement, l'équipe de mise en oeuvre du Centre de ressources EEE.

Not readable? Change text. captcha txt
0
X