Un site internet dédié met à disposition de nombreuses informations sur les écureuils en France : méthodes de gestion, biologie, identification ainsi qu’une plateforme de signalement d’observations : http://ecureuils.mnhn.fr/
Pascal M. & Chapuis J.-L., 2006. L’écureuil gris : Sciurus carolinensis (Gmelin, 1788). Page 283, in : M.Pascal, O. Lorvelec, J.-D. Vigne, P. Keith & P. Clergeau (coord.). Évolution holocène de la faune de Vertébrés de France : invasions et disparitions. INRA, CNRS, Muséum National d’Histoire Naturelle. 381 pp.
Espèce inscrite sur la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union Européenne, en application du règlement européen n°1143/2014
Espèce inscrite sur l’arrêté du 14 février 2018 relatif à la prévention de l’introduction et de la propagation des espèces animales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain.
Détention possible uniquement dans le cadre des mesures transitoires et des mesures dérogatoires au règlement européen :
OFB & UICN France. 2021. Sciurus carolinensis. Base d’information sur les espèces exotiques envahissantes. Centre de ressources Espèces exotiques envahissantes. UICN France et Office français de la biodiversité.
Nom commun : Écureuil gris, Écureuil gris de Caroline
Catégorie : FAUNE
Famille : Sciuridae
Milieu : Terrestre
Origine géographique : Amérique du Nord
Nom anglais : Grey squirrel
Auteur : Gmelin, 1788
Introduction en France : Métropole
MODALITÉS DE GESTION
L’Écureuil gris n’est pas encore présent en France mais son arrivée depuis la population italienne est probable, si dans les décennies à venir, elle n’est pas maitrisée. Des individus isolés sont parfois signalés et un individu femelle a été capturé dans le parc Montsouris à Paris en 2017, probablement issu d’un relâché de cages.
En France, il fait l’objet d’une surveillance active avec notamment une plateforme dédiée aux écureuils avec la possibilité d’effectuer un signalement : https://ecureuils.mnhn.fr/enquete-nationale. Une fois signalée, sa présence sera vérifiée et en cas de validation, une action de prélèvement effectuée.
En Grande-Bretagne, où il a conquis une bonne part du territoire, l’Écureuil gris peut être prélevé par différentes techniques. Le tir est une méthode efficace en hiver, en l’absence de feuilles. Une technique de prélèvement consiste à rechercher les boules de feuilles, brindilles où les écureuils se logent, et de les agiter pour procéder aux tirs lorsqu’un écureuil en est sorti. Le piégeage peut également se pratiquer à l’aide de cage-pièges appâtés. Il existe un panel de modèles développés en Grande-Bretagne capturant vivant ou tuant l’animal sur le coup.
Présent en ville comme en zones rurales et forestières, la gestion est différenciée, notamment l’usage préférentiel du piège capturant vivant en sites urbains amenant aussi au développement de méthodes pour maitriser la fertilité. Les recherches sur l’immuno-contraception par l’administration d’appâts spécifique à l’Écureuil gris se poursuit et pourrait fournir une méthode plus efficace pour la gestion, moins intensive en main-d’œuvre et non létale.
En Italie, le contrôle de la population installée à proximité de Turin a été interrompue à la fin des années 1990 en raison de pressions d’une association de défense des animaux. De nouveaux projets axés sur la préservation de l’Écureuil roux d’Europe ont permis de relancer les actions de terrain. En Grande-Bretagne, la gestion de cette espèce passe aussi et surtout par de la communication auprès du grand-public.
MODALITÉS D’INTRODUCTION EN FRANCE ET IMPACTS DOCUMENTÉS
En Europe, l’Écureuil gris a été introduit à la fin du XIXème siècle en Grande-Bretagne, en tant qu’animal d’ornement ou pour sa fourrure. Au milieu du XXème siècle, des écureuils gris originaires des États-Unis ont été également lâchés dans le nord de l’Italie.
La compétition alimentaire entre l’Écureuil roux et l’Écureuil gris en Europe se traduit par une réduction de la croissance corporelle des écureuils roux, et par une moins bonne condition physique des femelles en période de reproduction, ce qui occasionne une diminution de leur fécondité et du nombre de portées par an. Si les relations de compétition persistent, un déclin des populations d’écureuils roux, voire l’extinction de l’espèce est un risque.
Diminution de la distribution de l’Écureuil roux en Grande-Bretagne, depuis 1945 (extrait de Shuttleworth et al., 2020)
La compétition est plus marquée dans les forêts de feuillus où l’Écureuil gris utilise mieux les ressources disponibles que l’Écureuil roux. La masse corporelle plus importante de l’Écureuil gris (proportionnellement à celle de l’Écureuil roux) en automne lui assure également une meilleure survie hivernale et une entrée en reproduction dans de meilleures conditions.
Autre relation entre les deux espèces, l’infection de l’Écureuil roux par un parapox-virus dont l’Écureuil gris est porteur sain. Ce virus, fatal pour l’Écureuil roux, peut être localement à l’origine de sa disparition. En Italie où ce pathogène parait absent, le facteur trophique semble expliquer l’élimination de l’Écureuil roux par l’Écureuil gris.
En Europe, les prélèvements alimentaires de l’Écureuil gris occasionnent des blessures aux arbres (feuillus et secondairement résineux) par écorçage, dégradant la qualité des billes et facilitant la pénétration d’insectes, de champignons pathogènes. Ce type d’impact n’est pas régulièrement mentionné en Amérique du Nord où ses principales nuisances sont observées en milieu urbain : dégradation des jardins, intrusion dans les bâtiments, rongement des câbles téléphoniques…
Répartitions :
En France
Dans le monde
Contributions : Jean-François Maillard, OFB et Jean-Louis Chapuis
Date de rédaction : 26/02/2021, version 2
La coordination et l’animation du Centre de ressources espèces exotiques envahissantes sont assurées par le Comité français de l’UICN et l’Office français de la biodiversité.
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