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Crassula helmsii (Crassule de Helms)

111003-crassula et lagarosiphon-plan d'eau St Projet 79 (9)Une petite plante très adaptable

Cette petite plante aquatique originaire d’Australie et de Nouvelle Zélande appartient à la famille des Crassulacées.

Avec ses tiges de longueur pouvant varier de quelques centimètres à plus d’un mètre et ses feuilles ne dépassant pas 2 cm de longueur, elle arrive à former des gazons denses soit en situation immergée soit émergée sur des sols humides. Cette plante d’aquarium a été largement commercialisée et s’est installée en milieu naturel depuis les années 50, ce qui explique sa répartition actuelle aux Etats Unis et en Europe où elle est présente dans de nombreux pays d’Europe de l’Ouest. Elle peut coloniser les zones humides, dont des bordures de plans d’eau, jusqu’à des profondeurs pouvant atteindre 3 m.

La densité de ses populations dans les sites favorables et leur épaisseur quelquefois importante peut fortement limiter le développement des autres plantes de ces biotopes. D’autres impacts locaux liés à ces colonisations monospécifiques sont cités dans différents documents.

Pour accéder à des compléments d’informations sur la biologie et l’écologie de cette espèce, différentes fiches sont disponibles, comme par exemple :
http://www.observatoire-biodiversite-bretagne.fr/especes-invasives/Flore-continentale/Invasives-averees/La-Crassule-de-Helm-Crassula-helmsiihttps://especes-exotiques-envahissantes.fr/wp-content/uploads/2015/04/Crassula-helmsii_Crassule-de-Helms.pdfhttp://www.centrederessources-loirenature.com/mediatheque/especes_inva/fiches_FCBN/Fiche-Crassula-helmsii_sr.pdf

Un article lui a été consacré dans le numéro 25 de la revue Erica : Zambettakis et Hebert, 2012.

Une espèce invasive avérée

Cette espèce est déjà bien identifiée comme invasive. Elle fait partie de la liste des organismes nuisibles recommandés par l’Organisation Européenne de Protection des Plantes (OEPP) comme devant faire l’objet d’une règlementation comme organismes de quarantaine par ses pays membres :

http://www.eppo.int/INVASIVE_PLANTS/ias_lists.htm#IAPList . Elle a également fait l’objet en 2007 d’une fiche informative en langue anglaise de l’OEPP :

http://www.eppo.int/QUARANTINE/plants/Crassula_helmsii/Crassula_helmsii_DS.pdf

Dans les listes des plantes invasives de Bretagne et de Basse-Normandie, elle est considérée comme un “taxon invasif avéré portant atteinte à la biodiversité”. En région Pays de la Loire, où son arrivée est plus récente, elle était notée en 2011 comme “plante encore accidentelle, ayant tendance à envahir les milieux naturels”.

Une dynamique très importante

Sa répartition en métropole reste encore peu importante : selon la base SIFLORE (http://siflore.fcbn.fr/?cd_ref=92793&r=metro), quelques stations situées dans le centre est et d’assez nombreuses le long des côtes (Atlantique, Manche et mer du Nord) depuis la Loire Atlantique jusque dans le département du Nord. Sur le site de l’INPN deux sites supplémentaires sont indiqués en Ile de France et en région Centre.

Mais sa dynamique de dispersion semble très importante et continue. Dans le bilan de 2012 sur les espèces exotiques envahissantes en milieux aquatiques en métropole http://www.set-revue.fr/bilan-des-especes-exotiques-envahissantes-en-milieux-aquatiques-sur-le-territoire-francais-essai-de, nous avions déjà noté que son extension rapide était probablement sous-estimée et devait amener, en complément d’une large diffusion des informations concernant sa dynamique, à élaborer une stratégie la concernant spécifiquement.

Une observation de cette espèce dans une mare du département des Deux-Sèvres venait d’ailleurs d’être faite qui a conduit à l’élaboration et la diffusion d’une fiche d’alerte du Conservatoire Botanique National Sud-Atlantique (CBNSA). Compte tenu des informations sur ses capacités invasives, un plan de gestion a été très rapidement élaboré et, contrairement au cas d’Aponogeton distachyos, où l’insuffisance des connaissances sur l’espèce avait amené à proposer plutôt un suivi de la colonisation, des interventions d’arrachage ont immédiatement été mises en place.

La gestion de la crassule dans cette mare a fait l’objet d’un rapport (http://www.sevre-niortaise.fr/wp-content/uploads/SynthseactionsCrassulaenDeux-Svres.pdf) et d’une fiche de retour d’expérience (http://www.onema.fr/IMG/pdf/Crassule_de_Helms_R1.pdf).

En matière de gestion de la crassule, une note présentant les interventions mises en place dans une mare située à proximité de Donges, en Loire Atlantique, est également disponible.

L’espèce est présente depuis quelques années sur une dizaine de stations en région Basse-Normandie. Des observations de 2013 sur différents sites le long de La Vire ont conduit à des expérimentations de gestion qui ont fait l’objet d’un rapport (Diagnostic et préconisations de gestion de la Crassule de Helms le long de la Vire).

En 2014, cette espèce a été observée sous forme de pieds épars dans quelques stations des rives du lac de Lacanau (communication de Jacques Haury).

Cette année, depuis début juin, elle a de nouveau fait parler d’elle dans les Deux-Sèvres et en Loire Atlantique. Dans ces deux cas, la colonisation se mesure en dizaines de m², dans des sites situés dans ou proximité de milieux aquatiques de grandes dimensions dans lesquels l’espèce pourrait très largement se disperser. Dans les Deux-Sèvres, comme pour A. distachyos, la découverte a été le fait de bénévoles de l’association Deux-Sèvres Nature Environnement. En Brière (Loire Atlantique) la station a été découverte par Jean-Patrice Damien, Chargé de mission “biodiversité espèces invasives” au Parc Naturel Régional de Brière. Dans les deux cas, les réseaux existants sur les questions d’invasions biologiques ont permis d’activer rapidement des contacts au niveau régional permettant des réactions rapides : les échanges actuels devraient rapidement déboucher sur des protocoles d’intervention adaptés à ces deux sites.