APPEL À MANIFESTATION D’INTÉRÊT DE L’OFB POUR DES PROJETS DE RECHERCHE-ACTION SUR LES EEE – 2023
Historique
Un premier programme de recherche sur les EEE appelé « Invabio » avait été soutenu par le Ministère chargé de l’Environnement de 2000 à 2006. Le rapport d’évaluation du programme rappelait dans ses conclusions que l’implication conjointe de gestionnaires et de chercheurs dans l’élaboration de programmes de recherche était une condition nécessaire pour un appui pertinent à la gestion, assurant une plus forte adéquation entre les besoins et la production de connaissances. Deux décennies après la mise en œuvre de ce programme, des progrès très significatifs ont été accomplis en termes de recherches, de politiques publiques, de réglementation, de prévention, de surveillance et de gestion. Le développement et le dynamisme des réseaux d’acteurs et groupes de travail en métropole comme en outre-mer témoignent également de la volonté partagée des chercheurs, gestionnaires et décideurs à se rassembler pour coconstruire des projets susceptibles de pleinement répondre aux enjeux. Cependant les besoins d’acquisition de connaissances sur les EEE et de gestion opérationnelle pour un grand nombre d’entre elles restent très importants et il apparaît essentiel de promouvoir une recherche ancrée sur le terrain, en prise avec les préoccupations des gestionnaires et des décideurs.
Dans cet objectif, le Centre de ressources EEE, avec l’appui du Réseau EEE en outre-mer et en lien avec le GDR Invasions biologiques, a initié et piloté en 2021 une démarche pour construire une nouvelle proposition d’appel à projets de « recherche-action » sur les EEE. Le lancement d’un tel programme permettrait de répondre à l’objectif 7 de la Stratégie nationale relative aux EEE et tout particulièrement l’action 7.1 « Soutenir les programmes de recherche ». Cette initiative permettrait également la mise en œuvre de la première recommandation figurant dans le rapport de la Mission d’information parlementaire sur les plantes exotiques envahissantes conduite en 2021 par une quinzaine de députés : « Financer un programme de recherche-action INVABIO 2 ».
Le Centre de ressources EEE et le Réseau EEE en outre-mer ont mobilisé leurs réseaux respectifs pendant trois séries d’ateliers participatifs organisés en mars et mai 2021 . Ces ateliers visaient à l’élaboration d’un cadre commun pour une proposition d’appel à projets « recherche-action » sur les EEE, en identifiant des objectifs et des thématiques pour lesquels de nouvelles recherches sont nécessaires pour répondre à des besoins d’application pratique. Plus de 330 contributions, émanant de 80 participants représentant les différentes parties prenantes confrontées aux EEE en métropole et en outre-mer, ont été recueillies pendant ces ateliers. Elles ont fait l’objet d’une synthèse par les équipes du Centre de ressources et du Réseau EEE outre-mer.
L’OFB, se saisissant de ces travaux, a publié le 27 mars 2023 un appel à manifestation d’intérêt pour promouvoir la recherche-action sur les EEE et les synergies entre chercheurs et gestionnaires.
Présentation de l’appel à manifestation d’intérêt
Éligibilité des projets
Les projets éligibles devaient exclusivement entrer dans le périmètre de la recherche-action sur les EEE.
Ils devaient correspondre à des études/travaux de recherche finalisée/appliquée avec une démarche scientifique qualitative et des résultats immédiatement opérationnels, devant s’inscrire impérativement dans le périmètre de la recherche et développement défini à l’article L. 2512-5 du Code de la commande publique. Ils devaient associer des chercheurs (structures scientifiques) et des gestionnaires (structures techniques), de préférence en consortium/groupement.
Les projets devaient répondre au recueil des besoins qui a été élaboré par l’OFB pour exprimer les besoins en termes de recherche-action sur les EEE. Douze sous-thèmes constituent ce recueil de besoins, regroupés en trois thèmes :
- ALARME : projets sur les traits, les répartitions et les dynamiques spatiales et temporelles des EEE ;
- IMPACT : projets sur les interactions avec les EEE ;
- LUTTE : projets sur les solutions face aux EEE.
Les projets proposés pouvaient être situés sur le territoire métropolitain ainsi que dans tous les territoires ultramarins (Saint-Pierre-et-Miquelon, Guyane, Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Mayotte, La Réunion, les TAAF, Wallis et Futuna, Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Clipperton).
Les projets proposés ne devaient pas excéder une durée maximale de 3 ans.
Toutes les espèces exotiques (faune, flore, fonge) et tous les milieux (terrestres, aquatiques, marins), étaient concernés par cet AMI.
Montant de l’AMI
L’enveloppe maximale de cet AMI était fixée à 1,8 million d’euros TTC.
Le montant de la contribution versée par l’OFB par projet lauréat est encadré par un minimum de 50 000 euros et un maximum de 250 000 euros du coût total. Tous les types de dépenses sont acceptés : personnel, fonctionnement, investissement, prestation, facturation, etc.
Description des neuf projets financés
Sur les 54 projets déposés, confirmant les besoins importants dans ce domaine, neuf ont été retenus après deux phases de sélection. Portés aussi bien par des structures de recherche, des associations ou des entreprises privées, ils couvrent des territoires, des milieux et des espèces variés.
Répartition géographique des projets
Plus sensibles aux impacts des espèces exotiques envahissantes, les projets ciblant les territoires insulaires, en particulier les Outre-mer, étaient une priorité de l’AMI. Ils représentaient la moitié des candidatures initiales. Au final, 6 projets sur 9 portent sur des territoires allant de la Guadeloupe à la Nouvelle-Calédonie en passant par les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Un projet concerne la métropole et l’île de la Réunion. Deux projets sont localisés uniquement en métropole. L’OFB finance à hauteur de 1,4 million d’euros les projets ultramarins, soit plus de 75 % du budget consacré à l’AMI espèces exotiques envahissantes.
Détail des projets sélectionnées
Diaporama par Florence Linez (OFB)