Entretien : « Nouvelle Aquitaine, une région et des acteurs en évolution »

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Bonjour, qui êtes-vous et dans quelle région agissez-vous ?

Amandine Ribreau, je suis chargée de missions eau et milieux aquatiques à l’Agence régionale de la biodiversité Nouvelle Aquitaine (ARB NA). Je travaille sur cette thématique depuis une petite dizaine d’années. Avant la fusion des régions, je travaillais pour l’Observatoire régional de l’environnement Poitou-Charentes, au sein de l’organisation de l’ORENVA, qui s’intéressait plus spécifiquement aux plantes exotiques envahissantes.

Andoni Zuazo : De mon côté, je suis agent du Conseil départemental des Landes et mis à disposition sur une partie de mon temps auprès du syndicat mixte Géolandes. C’est un syndicat créé en 1988, qui regroupe le Département des Landes, 3 Communautés de Communes et 8 Communes du littoral landais qui sont propriétaires de plans d’eau naturels arrières dunaires. Nous intervenons sur la gestion de 15 plans d’eau naturels arrières-littoraux, situés sur toute la façade littorale landaise et couvrant une superficie totale de plus de 10 000 ha.

Amandine Ribreau (gauche) / Andoni Zuazo (droite)

Quelles sont vos principales missions et objectifs ?

AZ : Au sein de l’équipe de Géolandes, une de nos missions concerne la lutte raisonnée contre la prolifération des plantes aquatiques envahissantes. Il y a également d’autres missions car l’objectif général, c’est la sauvegarde et la gestion des étangs arrière-littoraux landais. Ainsi, même si la gestion des plantes aquatiques envahissantes n’est pas à l’origine de la création du syndicat, elle est devenue très rapidement essentielle puisque dès les années 1980, la jussie est déjà était déjà bien présente dans ces milieux.

AR : Mes principales missions sont et seront de contribuer et de participer à la déclinaison de la stratégie régionale espèces exotiques envahissantes (EEE). C’est dans ce cadre que nous accompagnons la DREAL, la Région et l’OFB, qui sont les pilotes de la stratégie. De plus, nous animons le réseau régional d’acteurs sur les EEE, qui est en cours de construction actuellement. Il y avait déjà beaucoup de choses à l’échelle des anciennes régions et l’objectif est de maintenir le lien et la dynamique avec les acteurs qui existaient avec l’ORENVA sur l’ex Poitou-Charentes.
Nous apportons aussi un appui technique aux acteurs régionaux, que ce soit pour la mise en place de sites internet, d’outils de valorisation des données, la réalisation de cartographies, de traitement des données.

Pouvez-vous présenter en quelques mots votre réseau et sa structuration ?

AZ : Pour vous décrire le réseau de Géolandes, il faut savoir que les opérations réalisées dans les années 90 étaient principalement portées par le syndicat. Une première phase de diagnostic et d’expérimentations, conduite avec l’appui du Cemagref (devenu aujourd’hui l’Inrae), a permis au syndicat de définir une stratégie et des méthodes d’intervention qui sont toujours valables aujourd’hui. Cela a débouché sur une deuxième phase opérationnelle au cours de laquelle le syndicat a conduit une série de chantiers assez conséquents. Toutefois, Géolandes s’est aperçu qu’il était nécessaire d’avoir des relais locaux pour mettre en place une veille assez fine et assurer des opérations d’entretien récurrentes. Aussi, en 2008 (troisième phase), les élus ont décidé de créer un dispositif de veille et d’entretien s’appuyant sur l’intervention des collectivités locales membres du syndicat et des acteurs locaux (associations de pêche, …) souhaitant s’investir dans la problématique.
Géolandes réalise les investissements et les opérations les plus lourdes et ensuite, ce sont les collectivités qui assurent directement la veille et l’entretien des plans d’eau, selon une méthodologie prédéfinie par le syndicat. Pour chaque plan d’eau, il y a une personne référente qui connait parfaitement le contexte, les enjeux du site, les acteurs, etc. Ce sont donc généralement des agents des collectivités membres qui ont la casquette de référent au sein de ce dispositif. Ils réalisent annuellement un état des lieux et un diagnostic de l’état de la colonisation, programment et coordonnent les opérations d’entretien et rédigent un compte-rendu des actions réalisées. Ces rapports nous permettent de contrôler ce qui a été fait. Le dispositif permet aussi de garantir  que l’élimination des végétaux est faite correctement, par dessiccation naturelle sur des parcelles forestières sèches définies en amont. Le dispositif prévoit aussi la possibilité d’associer les usagers, qui sont regroupés sous la forme associative. Ces acteurs locaux peuvent ainsi être rétribués financièrement à hauteur du travail réalisé (temps passé et volumes de plantes), lorsque celui-ci s’inscrit bien dans la programmation prévue par le référent et validée par Géolandes.

AR : Concernant le REEENA, donc le Réseau Espèces exotiques envahissantes de Nouvelle Aquitaine, ça fait un moment qu’on en parle (voir article du 15 février 2021). Avec la création de cette grande région, il a fallu proposer une nouvelle structuration pour coordonner les actions sur les EEE, en s’appuyant sur les structures territoriales déjà établies. Donc voilà, l’idée c’est vraiment un réseau qui favorise les échanges, le partage des connaissances et d’outils. Puis un peu comme Géolandes, mais à l’échelle de la région, il nous fallait un échelon intermédiaire, pour nous appuyer sur les acteurs de terrain.
L’ARB ne va pas se positionner comme expert sur des questions de fonds, car nous ne sommes pas spécialistes de la reconnaissance ou de la gestion d’EEE. C’est pourquoi, nous mettons plutôt à disposition notre capacité de mise en réseau des acteurs grâce à la place privilégiée que nous occupons à l’échelle régionale.

Comment décririez-vous votre réseau en un mot ?

AZ : J’en ai un qui m’est venu tout de suite, c’est « pragmatique ». Il n’y a qu’à regarder la définition. Notre réseau s’appuie sur les forces vives locales, nous intervenons de manière raisonnée, par une analyse des enjeux et des objectifs, sans intervenir partout, ni systématiquement.

AR : « Pluralité », il y a des acteurs d’horizons différents, mais aussi beaucoup d’espèces et de milieux concernés.

Qui sont vos partenaires ? Avec quels organismes travaillez-vous le plus souvent ?

AR : La région est très grande et nous avons donc des coordinateurs territoriaux qui font le relais entre le local et l’échelon régional. Cet échelon régional repose sur une cellule d’animation composée des Conservatoires botaniques nationaux (trois CBN sur la région), l’Observatoire FAUNA, la Fredon Nouvelle Aquitaine et également l’Observatoire des plantes exotiques envahissantes en ex-Limousin ainsi que le Forum des marais atlantique. L’ARB NA assure le secrétariat technique et la coordination du réseau. Nous entretenons aussi le lien avec le comité de pilotage qui s’occupe de suivre les avancées du réseau et de proposer des orientations.

AZ : Avec la présence de la jussie sur nos plans d’eau dès les années 80, il y a eu notamment des conflits pour la préservation de certains usages et la nécessité d’apporter rapidement des solutions techniques. Le syndicat a travaillé avec le Cemagref, et en particulier Alain Dutartre, qui a participé et suivi l’évolution de ce qui s’est passé dans les Landes depuis le début en la matière. Après, comme je le mentionnais, le syndicat porte et accompagne les actions de gestion dans le cadre de son dispositif de veille et d’entretien. Annuellement, les élus votent les actions et le budget pour l’année. Nous avons réussi à trouver une autonomie et une stabilité, qui font que nous travaillons surtout en local avec nos partenaires investis dans le dispositif.

Êtes-vous en relation avec d’autres coordinations régionales ?

AR : Nous échangeons et travaillons beaucoup avec le groupe de travail EEE Loire Bretagne. Déjà par le passé, à l’échelle ex-Poitou-Charentes et maintenant à l’échelle Nouvelle Aquitaine. Ça reste un groupe de travail incontournable à l’échelle du Bassin versant. Ponctuellement, nous pouvons échanger plus directement avec des réseaux EEE de régions voisines comme les Pays de la Loire ou l’Occitanie.

AZ : Dans le cadre de REST EEE, cela m’arrive de solliciter des gestionnaires extérieurs pour des échanges ponctuels. Ce réseau me permet aussi de me tenir informé et de faire circuler les informations et les nouvelles publications auprès d’autres acteurs gestionnaires au sein du département, ce que je n’aurai pas le temps de faire autrement.
Au niveau interdépartemental, il y a une autre collectivité avec laquelle je suis amené à échanger, c’est le SIAEBVELG (Syndicat Intercommunal d’Aménagement des Eaux du Bassin Versant et Étangs du Littoral Girondin) qui travaille sur un territoire similaire au nôtre et avec des problématiques communes, mais sur les lacs médocains.

Existe-t-il une stratégie régionale, et comment êtes-vous impliquée dans celle-ci ?

AR : La stratégie régionale est portée par l’État (DREAL et OFB) et la Région Nouvelle-Aquitaine, qui ont créé un groupe de travail dédié à sa rédaction. Il s’agit donc d’un travail collaboratif, qui devrait sortir à la fin de l’année. En partant des objectifs et actions de la Stratégie nationale EEE, les acteurs régionaux l’ont adapté selon les besoins qu’ils identifiaient en Nouvelle-Aquitaine. Une première version a été présentée au CRSPN (Conseil scientifique régional du patrimoine naturel) en mai et il s’agit maintenant d’intégrer les derniers retours ainsi que des corrections de mise en forme.
Le rôle de l’ARB NA consistait à coordonner la rédaction aux côtés des pilotes, et nous sommes intervenus notamment dans la rédaction, la relecture et la mise en forme ; ainsi que dans l’organisation des réunions avec les acteurs. Nous avons aussi eu l’opportunité de faire cette stratégie en même temps que la Stratégie régional biodiversité, qui est elle aussi en cours de finalisation. C’était un challenge supplémentaire en termes de calendrier mais ça nous a permis de mettre en lien ces deux stratégies.

Vos actions concerne-t-elle uniquement la faune ou la flore, ou bien les deux ? Travaillez-vous sur le milieu marin ?

AR : Avec le REEENA, nous avons choisi de couvrir toutes les EEE. Potentiellement on va dire. Et tous les types de milieux : aquatique, continental, marin. C’est vraiment un réseau qui se voudra évolutif et qui se construira en fonction des acteurs volontaires du moment.

AZ : En matière d’EEE, c’est exclusivement la flore aquatique qui est concernée de notre côté.

Avez-vous des listes régionales et qui les réalise ?

AR : Côté flore, les CBN de Nouvelle-Aquitaine (CBN Sud Atlantique, CBN Pyrénées et Midi-Pyrénées et CBN Massif central) ont entamé un gros travail pour publier une liste hiérarchisée des plantes exotiques envahissantes à l’échelle de la région. Le document est maintenant bien abouti et devrait sortir à la fin de l’année également. Il valorise le travail de l’Observatoire de la biodiversité végétale de Nouvelle-Aquitaine, animé depuis 2016 par le CBN Sud-Atlantique.
Pour la faune, il n’y a pas encore de liste officielle mais en parallèle de la rédaction de la stratégie, l’Observatoire FAUNA a réalisé depuis deux ans à peu près, un gros travail de centralisation, de validation, de diffusion des données sur les espèces de faune sur le territoire régional. Aussi un travail sur leur caractérisation d’introduction, de propagation et des impacts associés. Tous ces travaux sont valorisés grâce à un portail dédié, disponible sur la plateforme FAUNA.

Quelles sont les EEE sur lesquelles vous êtes actuellement les plus sollicités ?

Grand Lagarosiphon - Lagarosiphon major - Etang Blanc (40) (c) Alain Dutartre - Centre de ressources EEE

Grand Lagarosiphon , Lagarosiphon major – Étang Blanc (40) © Alain Dutartre – Centre de ressources EEE

AZ : Il y a un top 4 qui revient sur nos plans d’eau. Sur les zones proches des berges, nous allons retrouver les jussies et le Myriophylle du Brésil de manière assez systématique. En pleine eau se seront l’Égérie dense et le Grand Lagarosiphon, avec des dynamiques qui ont l’air de se croiser. Le Grand lagarosiphon était en plein développement il y a 20 ans, et maintenant il semble diminuer, voire disparaître sur certains secteurs. L’Égérie s’est quant à elle développée de manière importante depuis une dizaine d’années, et elle continue sa progression fulgurante encore aujourd’hui.
Sur certains plans d’eau, il y a aussi des dynamiques que nous n’arrivons toujours pas à expliquer. Nous avons un cas, sur l’Étang blanc où le Grand lagarosiphon était extrêmement présent depuis les années 80 et faisait l’objet d’une régulation annuelle par faucardage-moissonnage, sur une surface maximale de 40 ha. A partir de la fin des années 2000, les densités ont commencé à diminuer d’année en année, puis en 2017, un basculement s’est fait sans que l’on sache pourquoi et une espèce locale présente depuis le début, mais discrète (le Myriophylle à feuilles alternes) a repris le dessus. Nous avons aussi le cas de l’étang de Soustons, où l’égérie est présente depuis plus de 25 ans, mais ne s’y est jamais fortement développée.

AR : Comme nous ne sommes pas gestionnaires, nous n’avons pas de sollicitations directes, mais des retours que l’on a pour la faune, ce sont principalement les écrevisses exotiques qui sont mentionnées par nos partenaires. Récemment, il y a aussi le Silure qui commence à faire parler de lui dans la région.

En parlant d’espèce, si vous aviez la possibilité de faire disparaître de votre région une population d’EEE, laquelle serait-ce et pourquoi ?

AZ : Au vu de sa dynamique actuelle, s’il y avait une solution magique pour faire disparaître l’Égérie dense, je n’hésiterais pas. C’est une espèce qui a vraiment des capacités de développement impressionnantes et qui continue à progresser sur nos plans d’eau, puis quand on commence à la détecter dans un nouveau secteur, c’est souvent déjà trop tard.

AR : Par rapport à mon expérience sur le l’ex-région Poitou-Charentes, je ferais disparaître les jussies. C’est une espèce qui nous occupe depuis très longtemps et nous voyons bien que sur les marais de Rochefort, dans le marais Poitevin ou encore sur le bassin de la Vienne, elles restent encore bien présentes. Et bien que nos connaissances aient bien avancée, la gestion de cette espèce reste encore très complexe.

Herbier de jussie avant intervention, Étang Blanc (Communes de Seignosse, Soustons et Tosse) © Géolandes

Sur quel(s) projet(s) travaillez-vous actuellement (ou avez-vous travaillé récemment) ?

AZ : Outre les actions récurrentes, pour parler d’un projet un peu exceptionnel, nous conduisons cette année un chantier d’arrachage d’un herbier de jussie de près de 2 ha, composé de plus de 3000 m3 de matière végétale avec le système racinaire. C’est assez impressionnant. Il s’agit d’une opération conséquente. Deux premières interventions mécaniques avaient été menées sur cet herbier dans les années 1990, mais par manque d’entretien, il y a eu un retour à la situation initiale, voir pire. Étant donné l’ampleur de la tâche, il nous fallait avoir la garantie que le dispositif local d’entretien était opérationnel avant de déclencher une nouvelle opération de restauration. Le montage financier de l’opération était également compliqué, l’enveloppe travaux étant estimée à environ 145 000 € HT. Au final, nous avons pu bénéficier de crédits de l’Union européenne et de l’État dans le cadre d’un contrat Natura 2000 (20 %) et d’une aide financière de l’agence de l’eau Adour-Garonne (30 %). Nous devrions également pouvoir bénéficier d’une aide supplémentaire de la Région Nouvelle-Aquitaine à hauteur de 20 %.

Rencontrez-vous des difficultés ou des contraintes sur certaines thématiques ?

AZ : Clairement, le financement est une difficulté. Alors c’est bien car il y a de plus en plus de politiques d’accompagnements mais finalement, les crédits sont fléchés vers les espèces émergentes. La réalisation d’une veille est nécessaire pour détecter l’installation d’espèces émergentes, mais la majorité des dépenses qui pèsent sur les budgets des gestionnaires comme nous concerne de l’entretien… Et comme c’est un besoin de financements récurrents, les politiques publiques actuelles menées aux échelles régionale et nationale sont de plus en plus réticentes à s’y engager. Ces politiques tendent de plus en plus vers des financements ponctuels dans le cadre d’appels à projet, mais même si les montants peuvent parfois être conséquents, il n’y a aucun engagement à moyen ou long terme.
Une autre de mes déceptions de ces dernières années concerne le dispositif Natura 2000, beaucoup d’ambitions étaient affichées, mais ça ne s’est pas traduit pour nous de manière significative en terme de financement. Nous avons participé à l’élaboration des documents d’objectifs sur tous les sites présents sur notre territoire de compétence, dans lesquels les actions de lutte contre les EEE étaient clairement identifiées mais finalement nous n’avons signé que deux contrats, dont celui de cette année, et avec des moyens somme-toute assez limités qui ne permettent pas à eux seuls d’atteindre les objectifs de départ.

AR : La question des financements reste toujours et devient de plus en plus compliquée. Même pour la stratégie, les moyens financiers ne sont pas encore bien identifiés. Nous espérons que les moyens suivront pour répondre à nos ambitions et mettre en place les actions nécessaires. Nous voyons aussi qu’avec ces problèmes de financement, les acteurs commencent à se démobiliser et ce n’est pas simple.

Pour finir, quel est l’aspect de votre travail que vous appréciez le plus ?

AR : J’apprécie d’en apprendre tous les jours un peu plus sur ces espèces et leur gestion. Le fait de pouvoir travailler avec beaucoup d’acteurs et de spécialistes, pour retranscrire ce qu’ils font sur le terrain, je trouve cela intéressant.

AZ : Ça peut se résumer en deux choses, avec tout d’abord le fait de se rendre compte que quand on s’investit en accompagnant les gens localement, on trouve toujours des bonnes volontés pleines d’énergies et de ressources qui donnent de leur temps et à leur tour s’investissent, quand bien même la tâche est très ingrate.
Puis plus personnellement, au sein du Service Milieux Aquatiques du Département des Landes, j’ai également des missions bien plus larges que la gestion des EEE pour le compte du Syndicat Mixte Géolandes et ça peut faire une balance. Aussi, je dois reconnaître que le cadre de travail n’est pas moche, si vous ne connaissez pas les plans d’eau arrières-littoraux landais, venez-y, vous ne serez pas déçus !

Étang du Turc, à Ondres © Andoni Zuazo

 

Lien et ressources à partager :

 

Rédaction : Cet entretien a été mené le 20 juillet 2022, en présence de Madeleine Freudenreich (Comité français de l’UICN), Amandine Ribreau (ARB Nouvelle-Aquitaine) et Andoni Zuazo (Géolandes).

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