Le Collectif anti-Baccharis

 In dossiers de la lettre d'information

… ou l’action collective de citoyens fermement décidés à préserver le littoral

Le Collectif anti-Baccharis est né d’un constat : sans une action collective, la gestion d’une plante invasive comme Baccharis halimifolia est une tâche très ardue. Et Mais les citoyens rassemblés autour de ce constat étaient pourtant bien décidés à la mener à bien !

En effet, pour d’autres, l’action était inutile tant la plante semble résistante et le chantier immense. C’est donc sur le refus de baisser les bras qu’ils se sont réunis. Dans certaines zones, comme certaines réserves naturelles, les interventions de gestion avaient porté leurs fruits, certes avec du temps et beaucoup d’énergie, mais le baccharis avait disparu. Des actions étaient donc possibles !

A l’initiative des Amis des sites de Mesquer (commune du littoral de Loire-Atlantique) s’est tenue une première réunion en septembre 2014, puis des contacts ont été noués avec un groupe actif de Séné dans le Morbihan. Le Collectif possédait alors des compétences complémentaires, suffisantes pour assurer un bon départ.

Figure 1: Chantier de Bénévoles à Séné

Figure 1: Chantier de Bénévoles à Séné

A Mesquer, les Amis des Sites avaient organisé des chantiers collectifs durant l’été. Ceux-ci avaient le mérite de sensibiliser les habitants au problème, mais Patrice Pervez, le président de l’association, constatait comme tout le monde que si tôt coupés, les arbustes repartaient avec une grande vigueur. A Séné, Daniel Lasne avec Bretagne Vivante et la mairie avait réussi à mobiliser un groupe d’arracheurs très actifs.

Après un  contact avec différentes associations de Vendée, du Morbihan et de Loire-Atlantique un petit groupe de motivés s’est constitué et s’est réuni une fois par mois lors de visioconférences.

L’objectif premier était  d’obtenir une modification de la législation de façon à faire interdire la vente de l’arbuste et à obliger les propriétaires des terrains infestés à arracher les plantes ou à les couper avant la dispersion des graines en fin d’été.

Le Collectif a eu  l’opportunité de remettre un dossier en main propre à la Ministre de l’Environnement qui est passée visiter un chantier d’arrachage à Séné. Toutefois, cela n’a malheureusement pas fait pour le moment avancer le dossier législatif.

Par ailleurs, il est apparu rapidement nécessaire de disposer de moyens efficaces de communication. Un site internet a été créé dès décembre 2014.

Avec la vie du groupe, les objectifs du Collectif se précisent et s’enrichissent. Il est vite devenu  nécessaire d’améliorer les techniques de gestion en recherchant des méthodes qui évitent les repousses successives.

La mise au point de techniques efficaces, peu coûteuses et faciles à mettre en œuvre

Pour les petits arbustes, en automne hiver, l’arrachage est la meilleure solution. Il a fallu trouver des techniques pour de jeunes arbustes dont le diamètre est entre 1 et 5 cm. Daniel Lasne a mis au point un « Baccharache », un levier fourchu, facile à transporter et à mettre en œuvre. Celui-ci permet d’améliorer sensiblement la productivité des chantiers tout en étant peu coûteux et facile à fabriquer. Sa conception est en constante évolution pour le rendre encore plus léger et facile à transporter.

Figure 2. Conception d'un levier d'arrachage : le Baccharrache

Figure 2. Conception d’un levier d’arrachage : le Baccharrache

Pour les arbustes âgés, dont le tronc dépasse les 5 cm de diamètre, le tronçonnage suivi d’une dévitalisation au sel de mer s’est progressivement imposé. Une fois encore, Daniel Lasne a été innovant en recommandant de percer plusieurs trous à l’aide d’une perceuse à moteur qui seront ensuite remplis de sel.. Le chlorure de sodium n’étant pas un produit autorisé pour la dévitalisation, le collectif s’attèle désormais à obtenir une dérogation réglementaire.

Le mérite de ces deux techniques est d’être adapté au travail de bénévoles.

La promotion de l’éco-pâturage

Figure 3. Ecopâturage.

Figure 3. Ecopâturage.

Sur Mesquer, le Collectif (avec les Amis des sites de Mesquer) va  participer à l’installation d’un troupeau de mouton pour pratiquer del’éco-pâturage. Il met en place une expérimentation qui permettra de mesurer l’efficacité du pâturage. Les premières constatations sont très encourageantes : les animaux mangent les repousses mêmes âgées. A l’issue de l’expérimentation, il sera possible de dresser un bilan technique et économique de la méthode. Un succès serait très positif, car il donnerait une solution peu coûteuse d’éradication pour de nombreux espaces colonisés.

Devenir un centre de ressources pour la gestion du Baccharis

Pour faire connaitre les résultats de ses méthodes, depuis le mois d’octobre 2015, le Collectif édite et diffuse régulièrement une newsletter à tous les acteurs susceptibles d’agir.

Par ailleurs, le collectif a la volonté de participer au recensement de toutes les zones colonisées et d’autre part de dénombrer et localiser les actions de gestion.

Une des particularités du collectif est d’agir avec des chantiers de bénévoles. Il souhaite aider à la multiplication de ces actions en fournissant un vadémécum pour créer de tels groupes.

Aider à l’application de la nouvelle réglementation

La réglementation européenne pourrait rendre prochainement la gestion du Baccharis obligatoire, car il est pratiquement assuré que l’espèce sera inscrite sur la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union (Règlement 1143/2014). Le collectif veut être un aiguillon pour pousser les collectivités locales à agir. Il devrait à terme être en mesure de leur fournir les conseils méthodologiques pour mettre en place des programmes de gestion.

On constate que les ambitions sont grandes pour ces citoyens engagés et qui fonctionnent jusqu’à ce jour sans aucune aide financière.

Pour en savoir plus : www.collectif-anti-baccharis.org

Patrice Pervez, Président du Collectif anti-baccharis

 

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