« Plantes en danger » : une campagne nationale de sensibilisation pour la santé des végétaux

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Lancée par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire en juillet 2022, la campagne nationale « Plantes en danger » a pour objectif d’empêcher la propagation des organismes nuisibles pour les plantes, bactéries, virus ou insectes véhiculés par les flux commerciaux de végétaux ou par les voyageurs qui en rapportent de leurs voyages.

Plantes en danger : tous concernés

A destination du grand public, des particuliers et des jardiniers amateurs, l’enjeu de cette campagne est d’inciter le plus grand nombre à identifier les symptômes et signaler les contaminations éventuelles aux services en charge de la santé des végétaux présents dans chaque région (SRAL/DRAAF).

Acteurs de premier plan dans la prévention de la maladie, il est essentiel de les sensibiliser aux risques que représentent ces organismes nuisibles et à la nécessité d’acheter exclusivement des végétaux dûment contrôlés, disposant d’un passeport phytosanitaire. C’est pourquoi, cette campagne s’adresse également aux professionnels du commerce des végétaux et aux collectivités locales.

Parmi les organismes pouvant entrainer des dommages pour les végétaux, la bactérie Xylella fastidiosa, le scarabée japonais et les capricornes asiatiques sont mis en avant pour améliorer la surveillance sur le territoire français.

 

Popillia japonica, Italie © Holger Krisp, CC BY 4.0

Le Scarabée japonais (Popillia japonica)

Originaire du Japon, il s’agit d’un insecte polyphage qui s’attaque à un grand nombre de plantes, sauvages et cultivées (incluant 404 plantes hôtes de 92 familles botaniques) en consommant le feuillage. Ses larves occasionnent quant à elles des dégâts sur racines particulièrement visibles sur les surfaces herbagères (prairies de graminées, gazons, golf, etc.) du fait du dépérissement des plantes.

En Europe continentale, les premiers signalements ont eu lieu en Italie en 2014, puis en Suisse dès 2017. En 2021, l’espèce a également été détectée proche de la frontière française, à Bâle (Suisse) dans le cadre de la surveillance des organismes nuisibles aux végétaux.

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Les capricornes asiatiques (Anoplophora glabripennis et A. chinensis)

Anoplophora glabripennis © U.S. Department of Agriculture, domaine public

Originaires d’Asie orientale, le Capricorne asiatique (Anoplophora glabripennis) et le Capricorne asiatique des agrumes (Anoplophora chinensis) constituent des menaces pour de nombreuses essences de feuillus sauvages et cultivés. Les larves dévorent les tissus et endommagent les vaisseaux conducteurs, interrompant ainsi la circulation de la sève. Causant le dépérissement des plantes hôtes, la présence de ces coléoptères peut aller jusqu’à causer la mort de l’arbre.

En France, un premier foyer de Capricorne asiatique a été détecté en 2003 dans le Loiret. Depuis, quatre autres foyers de capricorne asiatique ont été déclarés dans différentes régions. Trois ont été éradiqués avec succès, en Loire-Atlantique (2010), dans le Bas-Rhin (2019) et en Haute-Corse (2022), et deux font l’objet de mesures d’enrayement.

Le Capricorne asiatique des agrumes est quant à lui beaucoup moins répandu. Sa première colonisation en Europe a été découverte en Italie en 2000 et une nouvelle contamination, considérée aujourd’hui comme éradiquée, a suivi en France en 2003.

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agriculture.gouv.fr

Xylella fastidiosa

La bactérie Xylella fastidiosa est transmise par des insectes et peut s’attaquer à plus de 360 espèces hôtes identifiées, dont vignes, oliviers, arbres fruitiers, agrumes, caféiers, chênes, etc.  A ce jour aucun traitement ne permet d’empêcher le dépérissement des végétaux infectés. Cette bactérie du xylème, empêche la plante de s’alimenter en gênant la circulation de la sève brute. Les symptômes associés sont peu spécifiques (flétrissement, brûlures foliaires) et rendent difficile sa détection.

Détectée pour la première fois en France, en octobre 2015, sur des plants de Polygale à feuilles de myrte (Polygala myrtifolia) en Corse du Sud et dans la région Provence-Alpes Côte d’Azur. En 2020, elle a été détectée en Occitanie.

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Ces trois organismes nuisibles sont des organismes de quarantaine prioritaires, suivant le Règlement européen 2016/2031/UE : leur incidence économique, environnementale ou sociale potentielle est considérée comme la plus grave pour le territoire de l’Union européenne.

La règlementation relative au organismes de quarantaine

La règlementation phytosanitaire s’est progressivement mise en place au niveau international après les graves dépérissements des vignes européennes dans les années 1870 du fait d’un insecte exotique d’origine américaine responsable du Phylloxera, pour déboucher sur l’adoption en 1952 de la convention internationale pour la protection des végétaux. Les missions principales des organisations nationales de la protection des végétaux sont d’éviter l’introduction et l’établissement de ravageurs et maladies des plantes d’origine exotique. Ces organismes sont qualifiés d’organismes nuisibles de quarantaine. Ils font l’objet de contrôle lors de l’importation de végétaux et de mesure de surveillance du territoire et de lutte obligatoire en cas de détection.

Une campagne pour sensibiliser le grand public

Dans le cadre de la campagne « Plantes en danger », plusieurs supports de communication ont été mis à disposition par le ministère. Des affiches, des vidéos, des bannières et des supports pour les réseaux sociaux mais également des spots radios sont téléchargeables depuis le Kit de communication.

Remonter ses observations avec les sciences participatives

L’application AGIIR (Alerter & Gérer les Insectes Invasifs et/ou Ravageurs), développée par l’INRAe permet de créer un réseau de sentinelles géolocalisées, capables de surveiller les cultures et signaler des organismes nuisibles et invasifs en France.

Des fiches de reconnaissances pour sept espèces sont disponibles sur l’application et le site internet pour confirmer l’identification de ces insectes, et communiquent des informations sur leur biologie et les stratégies permettant leur gestion raisonnée et éco-responsable :

Une fois l’insecte identifié, les observations peuvent être transmises en veillant à bien géoréférencer le lieu et en complétant un questionnaire succinct directement sur l’application pour smartphone. Il est également possible de déclarer la présence d’un de ces ravageurs à partir de son navigateur internet, en vous inscrivant sur le site ephytia.

Grâce à l’application AGIIR, la progressive de la Punaise diabolique (Halyomorpha halys) a pu être certifiée et a permis de renseigner les services du ministère sur l’évolution de ce ravageur.

 

Rédaction : Madeleine Freudenreich, Comité français de l’UICN

Relecture : Pierre Ehret, Ministère en charge de l’Alimentation – DGAL/SDSPV

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