Flottant entre deux eaux ou accrochées aux cordages immergés, les masses gélatineuses multiformes gris-brun qu’élaborent ces colonies de bryozoaires sont toujours surprenantes voire inquiétantes pour qui les découvre pour la première fois. D’autant plus qu’elles peuvent atteindre des tailles de plusieurs dizaines de centimètres. Ainsi, même si le nom de l’espèce a trait à la magnificence (ce qui est vrai pour les détails des structures des colonies à observer à la loupe !), la plupart des avis de ses découvreurs en sont fort éloignés !
Les premières observations en métropole de cette espèce exotique datent du début des années 90. Observée tout d’abord dans les Vosges et en Bourgogne, elle s’est depuis très largement dispersée jusque dans le Sud-Ouest.
L’espèce a déjà fait l’objet d’une note dans la lettre d’information IBMA N°14 et d’une présentation en octobre 2016 dans la Rubrique “A surveiller de près” rédigée par Patrice Notteghem, Vice-président du Conservatoire d’espaces naturels de Bourgogne. Intitulée “La Pectinatelle, un Bryozoaire dulçaquicole aujourd’hui largement répandu et parfois très encombrant”, cette présentation ne sera pas contredite par un très récent article signé de Bruno Cahuzac (Université de Bordeaux) et de Jean-Loup d’HONDT (Muséum National d’Histoire Naturelle).
Cet article devrait faciliter l’identification de l’espèce par un large public, en particulier car il comporte une description très complète de l’espèce, illustrée de six planches photographiques en couleur montrant de nombreux détails macroscopiques et microscopiques. Des compléments sur sa biologie et son écologie et sur sa répartition dans les Landes y sont également présentés.
Constatant qu’en Région Nouvelle Aquitaine, l’espèce est probablement beaucoup plus largement répartie, les auteurs lancent un appel à collaboration participative pour recueillir toutes les observations dont disposeraient les lecteurs de la revue pour mieux connaître la répartition régionale de ce Bryozoaire. Les réponses seront réceptionnées à l’adresse suivante : bruno.cahuzac@u-bordeaux.fr. Noter (si possible) les conditions des trouvailles : profondeur, température de l’eau, nombre de colonies, leur taille approximative, dates d’observation, état de l’eau (stagnante, riche ou pas en végétaux aquatiques, éventuellement le pH…).
Alain Dutartre, 4 novembre 2017
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