Publication de la Stratégie nationale biodiversité à l’horizon 2030
La nouvelle stratégie nationale pour la biodiversité à l’horizon 2030 a été rendue publique le 27 novembre 2023. Elle a pour objectif de réduire les pressions sur la biodiversité, de protéger et restaurer les écosystèmes et de susciter des changements en profondeur afin d’inverser la trajectoire du déclin de la biodiversité. Organisées autour de 4 axes principaux, la nouvelle SNB propose 40 mesures principales. Pour répondre au enjeux des espèces exotiques envahissantes, la stratégie se décline en trois leviers : Prévenir l’arrivée sur le territoire des espèces exotiques envahissantes et sensibiliser les acteurs impliqués, Surveiller l’apparition de nouvelles espèces exotiques envahissantes pour agir au plus vite et éviter leur installation, Agir contre les EEE pour limiter leur progression et leur impact sur les écosystèmes et sur les activités humaines lorsqu’elles sont installées.
La mesure 10 “Limiter l’introduction et lutter contre les espèces exotiques Envahissantes” est la mesure phare sur les espèces exotiques envahissantes. Elle est organisée en 4 actions principales:
Action 1 : Mieux prévenir l’entrée sur le territoire d’espèces exotiques envahissantes
Dans le cadre du plan d’action pour prévenir l’introduction et Ia propagation des espèces exotiques envahissantes et pour répondre à la cible 6 du nouveau cadre mondial pour Ia biodiversité qui vise à réduire de 50% le taux d’introductions d’EEE :
- Poursuivre les contrôles effectifs en matière de santé des plantes et santé des animaux réalisés par le Service d’inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières.
- Renforcer les contrôles auprès des détenteurs d’EEE titulaires d’une autorisation et renforcement des contrôles de police judiciaire sur la vente d’espèces réglementées.
- Mettre en place de contrôles aux frontières pour les passagers en provenance de pays tiers et susceptibles de transporter des espèces animales et végétales exotiques et au niveau des activités commerciales vectrices volontaires ou involontaires d’EEE (eaux de ballast).
- Renforcer la réglementation existante au regard des conventions ou directives internationales.
- Etudier la possibilité de réaliser des listes d’espèces réglementées de type « tout sauf » pour les territoires ultramarins insulaires.
- Renforcer la surveillance des EEE via des techniques d’identification des espèces adéquates et adaptées sur l’ensemble du territoire.
- Définir une stratégie de communication nationale, accompagnée de campagnes ciblées pour accroître la sensibilisation et la mobilisation des différents acteurs concernés / impactés par les EEE.
- Renforcer le centre de ressources national sur les EEE.
- Valoriser et promouvoir les solutions alternatives à l’utilisation d’EEE végétales, comme l’utilisation d’espèces locales.
Action 2 : Surveiller l’ensemble du territoire et agir au plus vite en cas de détection
- Renforcer la coopération inter administrations sur les aspects de biosécurité et dans une approche une seule santé (One Health), et renforcer l’intégration des enjeux EEE dans les politiques sectorielles nationales (agriculture / horticulture / sylviculture, transport / santé humaine…).
- Renforcer la coopération entre administrations et organismes techniques avec leurs homologues des pays frontaliers sur la thématique EEE et les aspects de prévention / surveillance.
- Soutenir l’élaboration et Ia mise en œuvre des stratégies régionales de lutte contre les espèces exotiques envahissantes.
- Développer une approche participative accessible au grand public pour les signalements en mobilisant largement les acteurs de terrain.
Action 3 : Limiter les populations et les impacts des EEE quand elles sont installées
- Renforcer le déploiement d‘opérations de gestion sur les EEE, en priorité sur les espèces émergentes, réglementées ou impactant des espèces menacées et sur les sites prioritaires à définir.
- Initier la mise en place et accompagner les stratégies régionales de lutte contre les espèces exotiques envahissantes par la mise en place de structures animatrices et coordinatrices des actions.
- Augmenter la connaissance des EEE par la mise en place de programmes de recherche et développement sur les vecteurs d’introduction et de propagation, les dynamiques de populations, les techniques de détection, de surveillance et de gestion, les impacts, la valorisation des déchets, la perception par le public des opérations de gestion…
Action 4 : Disposer d’un système d’information spécifique sur les EEE
- Elaborer et mettre en place un système d’information spécifique sur les espèces exotiques envahissantes.
Une autre mesure, la mesure 17 “Accompagner le secteur des infrastructures de transport pour réduire ses impacts sur la biodiversité” intègre des actions de prévention et de maîtrise des EEE visant le réseau routier, le réseau ferré, les voies navigables et les ports maritimes.
Pour en savoir plus
Bandeau photo : Fourmi électrique Wasmannia auropunctata, une des fourmis les plus envahissantes au monde, détectée dans le Var durant l’été 2022 © Fred Jacq
