Dans son numéro double 43-44, la revue Dynamiques Environnementales rassemble 15 articles présentant un aperçu de la diversité des regards, des travaux de recherche et de gestion concernant les lacs et les étangs d’eau douce du littoral aquitain.
Des Journées Techniques sur les lacs et les étangs aquitains
Organisées en octobre 2018 par l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, deux Journées techniques ont permis de nombreux échanges entre chercheurs et gestionnaires.
Ces journées ont fait partie des actions engagées par cette Agence pour rappeler l’importance de ces plans d’eau naturels à l’échelle régionale après leur inscription très formelle dans le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) du bassin Adour-Garonne pour la période 2016-2021.
Réunissant 200 professionnels et acteurs de l’eau, ces journées techniques ont permis de partager les connaissances disponibles et d’ouvrir un débat toujours actuel sur les interactions entre recherche et gestion et les nécessités d’une permanence de la diffusion des acquis. Il s’agissait de relancer la dynamique de partage et de concertation à l’échelle des lacs et étangs aquitains, en affichant la volonté du bassin de préserver et reconquérir la qualité de ces milieux.
Pour valoriser les informations échangées lors de ces journées, un appel à contributions écrites a été proposé aux intervenants.
Des publications très variées sur les connaissances acquises
Les articles collectés suite à ces journées ont été rassemblés avec l’objectif d’une publication d’ensemble dans la revue Dynamiques environnementales. Ainsi que le précise sa présentation, cette revue en ligne est “une revue scientifique à la croisée des disciplines et des approches des sciences de la Terre et des sciences humaines et sociales“. Les articles ont donc été rédigés comme une valorisation en ligne des journées techniques, à destination d’un public averti.
L’objectif de l’appel à contributions n’était pas l’établissement d’un bilan général actualisé des connaissances sur ces milieux mais d’illustrer l’évolution des recherches et des démarches de gestion les concernant. C’est pourquoi dans ces 15 articles se trouve une large diversité de sujets et de thématiques, du général au local, avec des approches sur l’histoire géologique, le fonctionnement biogéochimique, la qualité des eaux, la contamination au mercure, le plan d’adaptation au changement climatique du bassin Adour-Garonne, une évaluation des évolutions des analyses, regards et représentations sur ces plans d’eau mais aussi un système de surveillance et d’alerte des proliférations de cyanobactéries, la biodiversité de trois réserves biologiques ou encore les rôles écologiques de communautés de plantes aquatiques rares et protégées.
Dans le programme de publication de la revue, le numéro double consacré aux lacs et étangs aquitains est daté de 2019 mais les multiples échanges entre auteurs des articles et éditeurs ont conduit à ce que la compilation finale des différents articles ne soit établie que courant 2022.
Des plantes aquatiques exotiques envahissantes
Deux de ces articles portent sur les plantes aquatiques envahissantes, leurs dynamiques dans ces plans d’eau depuis près d’un demi-siècle et les interventions de gestion mises en place pour tenter de les réguler. Il s’agit principalement des jussies, particulièrement Ludwigia grandiflora, du Grand lagarosiphon (Lagarosiphon major) et d’égéria (Egeria densa). Le climat océanique doux du sud-ouest de la métropole et la diversité des biotopes aquatiques disponibles dans ces plans d’eau et leurs zones humides littorales associées en ont fait une zone d’accueil très favorable aux plantes aquatiques.
Un des deux articles au titre explicite “1970-2020 : 50 ans d’hydrophytes invasives dans les grands lacs aquitains” présente ces espèces, les méthodes d’investigations mises en place pour leur suivi, leurs dynamiques de colonisation, certains de leurs impacts sur les milieux, en particulier en matière de biogéochimie, et des analyses prédictives de leur distribution dans les plans d’eau.
Le second article est un bilan des collaborations engagées entre gestionnaires et chercheurs depuis la fin des années 80, à partir du moment où certaines des colonisations par ces plantes exotiques ont gêné de manière importante plusieurs des usages touristiques des plans d’eau. Se référant à la partie landaise du territoire, il liste les méthodes d’interventions mises en place et leurs résultats, et l’évolution au fil du temps des stratégies d’organisation de cette gestion.
Un commentaire
Hormis les intérêts d’ordre plutôt territorial qui peuvent être portés sur ces informations rassemblées dans ce numéro de la revue, ces deux articles sont une illustration assez complète des évolutions qui ont eu lieu depuis quelques décennies sur les recherches engagées sur les plantes exotiques envahissantes pour tenter de mieux en comprendre les processus et les impacts et aider à la mise en place d’une gestion la plus adapté possible pour en réduire les contraintes et les dommages engendrés.
Une version papier de cette publication est également disponible pour les personnes intéressées par ces articles qui souhaiteraient une lecture sur un support papier et non sur un écran.
Dans la limite du stock disponible, un exemplaire sera envoyé gratuitement aux personnes qui en feront la demande auprès de Sandrine POGODALA de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne (sandrine.pogodala@eau-adour-garonne.fr).
Rédaction : Alain Dutartre, expert indépendant
Relecture : Amélie Cossais (Agence de l’Eau Adour Garonne) et Madeleine Freudenreich (Comité français de l’UICN)
