Plus communément appelé « racoon » (dénomination anglaise) en Guadeloupe, le Raton laveur y a longtemps été considéré comme une espèce endémique et a même figuré à ce titre sur la liste des espèces protégées de l’île.
Des études génétiques menées en 1998 ont finalement démontré qu’il avait été introduit dans l’île, probablement depuis la côte est des États-Unis où se trouve une sous-espèce de raton laveur très proche génétiquement (Pons et al., 1999). Aujourd’hui, son statut est en cours de modification : il n’apparait plus sur la liste des espèces autochtones protégées et sera bientôt classé « espèce exotique envahissante », ce qui pose la question d’éventuelles mesures de gestion à mettre en place.
L’Office national de la chasse et de la Faune sauvage a initié un stage, financé par la Fédération départementale des chasseurs de Guadeloupe, pour mieux évaluer et caractériser les dégâts causés par le Raton laveur aux cultures et aux élevages. Dans ce cadre, la Chambre d’agriculture et plusieurs organisations de producteurs ont été contactées pour identifier les plantations concernées. Une enquête de terrain est actuellement en cours auprès des agriculteurs pour caractériser plus finement les types de dégâts observés, les périodes sensibles et les zones les plus touchées.
D’après les premières investigations menées auprès des agriculteurs, il ressort que les dégâts engendrés par les racoons semblent avoir été sous-évalués dans certains secteurs. En effet, certains exploitants aux parcelles situées à proximité de forêts humides ou de points d’eau sont touchés de façon significative. Cette première enquête permet aussi de préciser la variété du régime alimentaire du racoon. Bien qu’il semble avoir des préférences pour certains fruits (notamment la pastèque, le melon et l’ananas), il est très opportuniste et consomme tout aussi bien la canne à sucre, les bananes, les cultures maraîchères que les œufs et les volailles.
Les suites de cette étude permettront d’affiner les connaissances sur cette espèce en Guadeloupe et de proposer des mesures de gestion adaptées permettant de réduire les dommages qu’elle cause aux exploitations agricoles.
En savoir plus
- Contacter Blandine Guillemot (blandine.guillemot@oncfs.gouv.fr) et Angélique Gourdol (angelique.gourdol@supagro.fr), ONCFS Guadeloupe
- Pons, J.-M., Volobouev, V., Ducroz, J.-F., Tillier, A. & Reudet, D. (1999). — Is the Guadeloupean racoon (Procyon minor) really an endemic species ? New insights from molecular and chromosomal analyses. J. zool. Syst. Evol. Res., 37 : 101-108.