Découverte de Mazus pumilus en Ariège

 In A surveiller de près

Mazus pumilus sur les berges exondées du lac de Montbel © M. Depeyre

Originaire du sud-est de l’Asie, cette petite plante annuelle ne dépassant pas 30 cm a été découverte en France pour la première fois le 12 octobre 2017 par deux botanistes sur les parties hautes des berges exondées de la retenue de Montbel (départements de l’Ariège et de l’Aude). Les prospections ultérieurement réalisées par le Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées et l’association des naturalistes de l’Ariège ont montré que l’espèce est présente sur environ 1 ha d’une anse exondée aux pentes douces, avec des recouvrements de 15 à 25 % de la zone. Elle couvre également 2 à 3 hectares de façon très éparse mais n’est pas retrouvée dans les anses voisines. Lors de ces observations, la moitié des individus avaient fleuri ou fructifié, générant de nombreux fruits mûrs permettant la dispersion des graines.

L’espèce a été introduite dans plusieurs régions du monde, elle est par exemple largement répandue aux Etats-Unis. En Europe, elle est présente dans plusieurs régions d’Italie et en Allemagne, considérée comme une « mauvaise herbe » urbaine. En Belgique, elle a été trouvée en 2014 sur les berges exondées de la rivière Maas, dans un biotope présentant un profil similaire à la station française. Si sa présence en zones urbaines peut s’expliquer par des introductions accidentelles liée à la contamination de la terre de plantes ornementales importées, son mode d’introduction en milieux naturels reste inconnu. Il est à noter que certaines espèces du genre Mazus sont utilisées dans des mélanges horticoles pour le semi de massifs fleuris. L’espèce est également présente en Suisse.

L’espèce en fleur parmi la végétation indigène © M. Depeyre

L’impact de Mazus pumilus sur la végétation indigène n’est pas documenté. Au Texas, la plante est classée dans la catégorie des plantes très rarement envahissante en milieux naturels. Dans sa zone d’origine, l’espèce est considérée comme adventice des cultures. Au vu de l’ensemble des éléments connus à l’heure actuelle, sa capacité de naturalisation en France semble élevée mais son risque d’impact sur la végétation indigène est considéré comme modéré.

En savoir plus :

 

Rédaction : Doriane Blottière (UICN France)

Relectures : Jérôme Dao (CBNPMP), Alain Dutartre (GT IBMA), Emmanuelle Sarat (UICN France) et Guillaume Fried (ANSES)

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