Géorgie du Sud : succès du plus important projet mondial d’éradication de rongeurs !

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La Géorgie du Sud est une île d’une superficie d’un peu plus de 3 700 km2, située dans le sud de l’océan Atlantique, à près de 1 800 kilomètres à l’est de la Terre de Feu. Découverte en 1775 par le Capitaine Cook, elle a tout d’abord attiré les chasseurs de phoques avant de devenir une base pour les baleiniers de la fin du XIXe siècle jusqu’en 1965. Introduits par les navires qui y faisaient escale, les rats et les souris l’ont rapidement colonisée, devenant une menace pour les populations d’oiseaux présentes, dont le Pipit antarctique (Anthus antarcticus) et une sous-espèce du Canard à queue pointue (Anas georgica georgica), tous deux endémiques.

Pour mener à bien le projet d’éradication de ces rongeurs lancé à partir de 2008, le South Georgia Heritage Trust et le Friends of South Georgia Island ont réuni 10 millions de livres (environ 11 millions d’euros), la plus grande part de ces financements provenant de fonds privés, avec toutefois un soutien du gouvernement anglais. Trois campagnes de largage d’appâts empoisonnés par hélicoptère ont été organisées en 2011, 2013 et 2015. L’île présente l’avantage d’être en partie couverte de glaciers, permettant de diviser le territoire en zones dans lesquelles les populations de rats étaient isolées et limitant leur recolonisation entre ces zones. Depuis 2017, soit deux ans après le dernier lâcher d’appâts, une intense surveillance est menée sur l’île, notamment à l’aide de chiens détecteurs (“renifleurs”: “sniffer dogs“) venus de Nouvelle-Zélande. Aucune trace de présence des rongeurs n’ayant été relevée, le succès de l’opération a été officiellement déclaré le 9 mai 2018.

Infographie de présentation du projet © South Georgia Heritage Trust

Si durant le pic d’activité baleinière, 2000 personnes vivaient sur l’île, aujourd’hui la présence humaine est limitée à deux bases scientifiques. Afin de pérenniser la situation créée par le programme d’éradication, un protocole strict de biosécurité est appliqué à toutes les visites. Aucun amarrage de bateau de tourisme n’est autorisé au port, le transport sur l’île se fait par bateau pneumatique après inspection des sacs et vêtements. Seuls les navires gouvernementaux ont l’autorisation de s’amarrer et ils font l’objet de traitements par appâts empoisonnés et fumigation. L’utilisation de chiens détecteurs sur ces navires est également envisagée.

Rédaction : Doriane Blottière, Comité français de l’UICN
Relecture : Alain Dutartre, expert indépendant

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