Les coûts économiques des invasions biologiques. Un fardeau pour la société

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Entre 1,1 et 10,2 milliards d’euros en seulement 25 ans ! C’est l’estimation des coûts engendrés par les espèces exotiques envahissantes en France publiée par des chercheurs du CNRS, du MNHN, de l’Université Paris-Saclay et de l’Université de Rennes 1.

Ces résultats, publiés le 29 juillet dans un numéro spécial de la revue NeoBiota, ont été obtenus dans le cadre du projet InvaCost. Développé durant 5 ans par une équipe de chercheurs du Laboratoire d’Écologie, Systématique et Évolution de l’université Paris Saclay et du CNRS, le projet a permis notamment la construction de la plus grande base de données mondiale sur les coûts engendrés par les espèces exotiques envahissantes. Évolutive et gratuitement disponible, elle regroupe maintenant plus de 13 000 coûts standardisés sur 970 espèces dans 176 pays. En s’appuyant sur cette masse d’informations, près d’une quarantaine d’écologues et d’économistes du monde entier se sont mobilisés pour conduire une vingtaine d’études sur les coûts économiques des invasions dans les 5 continents, la région Méditerranéenne et 13 pays.

La France fait partie des études nationales présentes dans ce numéro spécial. Cette étude regroupe plus de 1500 coûts économiques causés par une centaine d’espèces exotiques envahissantes en métropole et en outre-mer. Les coûts totaux, essentiellement dus aux dommages occasionnés par ces espèces, se situent entre 1,1 et 10,2 milliards d’euros sur les 25 dernières années, soit un coût annuel moyen compris entre 40 et 400 millions d’euros. Pour autant, ces coûts restent encore grandement sous-estimés et ne représentent que la face visible du fardeau économique réel des invasions biologiques.

C’est dans ce contexte que le Comité français de l’UICN a collaboré à l’élaboration d’un rapport pour mieux expliquer et rendre accessible ces résultats auprès des acteurs impliqués, en particulier les décideurs. Après avoir rappelé le contexte général des invasions biologiques et expliqué la démarche méthodologique, le rapport propose une analyse spécifique de ces coûts selon i) les différentes voies d’introductions des EEE, ii) les différentes régions françaises concernées, iii) les secteurs d’activités impactés et la nature des coûts, iv) les différentes espèces impliquées. Les coûts en France sont également comparés avec ceux d’autres pays (limitrophes, européens et mondiaux). Enfin, des recommandations sont présentées pour renforcer la prévention et l’anticipation des invasions biologiques sur nos territoires.

Ces nouvelles publications mettent en évidence le coût alarmant des dommages causés par les EEE, le manque d’investissement pour la gestion de ces invasions, et des lacunes dans la connaissance de leurs réels impacts économiques. Alors que l’expansion géographique d’EEE en France s’accélère et que le rythme d’introduction d’espèces nouvelles ne faiblit pas, la priorité est plus que jamais de surveiller et de prévenir les nouvelles invasions, de renforcer considérablement la sensibilisation sur cet enjeu et la mobilisation du grand public et des secteurs économiques impliqués, et de proposer aux gestionnaires des nouveaux outils pour prioriser et gérer les espèces exotiques envahissantes déjà largement installées.

Une fiche de synthèse “décryptage” vient d’être publiée par le Comité français de l’UICN avec la collaboration du CNRS, du MNHN, de l’Université Paris-Saclay et de l’Université de Rennes 1. Elle rappelle les principaux chiffres et messages clés à retenir.

 

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