Retour sur le congrès Neobiota 2022

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La 12e édition du congrès NEOBIOTA, congrès international sur les invasions biologiques, s’est déroulée cette année pendant 4 jours du mardi 13 au vendredi 16 septembre en Estonie à Tartu (deuxième ville du pays avec d’importants instituts scientifiques et une université de renom).

Les congrès NEOBIOTA, devenus incontournables dans le domaine des EEE, au même titre que les congrès ICAIS et EMAPI, ont pour objectif général de mieux comprendre les espèces exotiques et de proposer des solutions pour gérer leurs invasions. Ils rassemblent chercheurs, gestionnaires et décideurs du monde entier, tous confrontés et impliqués sur les EEE.

NEOBIOTA, un groupe européen sur les invasions biologiques (voir l’encart plus bas), organise cet événement d’envergure tous les deux ans depuis l’an 2000. Pour cette édition, intitulée « Biological Invasions in a Changing World », il s’est associé à la Société des Naturalistes Estoniens (Estonian Naturalists’s Society) pour l’organiser, sous la supervision de Madli Linder.

Le comité organisateur local était appuyé par un comité scientifique composé notamment de Sven Bacher, Giuseppe Brundu, Franz Essl, Piero Genovesi, Ingolf Kühn, Bruce Osborne, Petr Pyšek, Helen Roy, Hanno Seebens, Uwe Starfinger, Johan van Valkenburg et Montserrat Vilà.

NEOBIOTA est le groupe européen sur les invasions biologiques. Fondé à Berlin en 1999 comme un consortium de scientifiques et de gestionnaires, il a pour objectif d’améliorer l’intégration de la recherche sur les invasions biologiques et de renforcer les approches pour contrer les effets négatifs des organismes introduits sur la biodiversité, les services écosystémiques et la santé humaine. Il aborde les aspects théoriques et appliqués des invasions biologiques, mais vise également à sensibiliser le public et à informer les décideurs sur ce sujet. La présidente actuelle est Montserrat Vilà, le vice-président Franz Essl et la secrétaire Ana Novoa. Le président honoraire est Ingo Kowarik. Le conseil d’administration comprend 10 experts européens. Un autre conseil inclut 2 experts de chaque pays européen, avec Céline Bellard du CNRS et Guillaume Fried de l’ANSES pour la France, récemment intégrés à ce conseil.

Une revue scientifique du même nom est associée à ce groupe (NeoBiota – Impact Factor de 4.225).

Photo: Mikk Otsar ©NEOBIOTA

En raison du contexte sanitaire actuel, cette édition a proposé de nouveau un format hybride, c’est-à-dire à la fois en présentiel (sur place) et en distanciel (en ligne). Elle a permis de réunir sur site plus de 200 participants provenant d’une trentaine de pays ainsi qu’une cinquantaine de personnes par internet. Plus de 200 interventions, orales ou écrites, ont été présentées à cette occasion, avec l’implication de plus de 800 auteurs. La plupart des thématiques ont été abordées au cours de ces trois journées d’échange (dynamiques, impacts, surveillance, gestion, etc.).

Les thèmes abordés dans les différentes sessions successives étaient :

  • Tendances dans l’introduction, la propagation et l’évolution des invasions biologiques à différentes échelles spatiales et temporelles ;
  • Facteurs passés, actuels et futurs responsables des invasions biologiques ;
  • Invasions biologiques et changement climatique ;
  • Nouveaux écosystèmes dans l’Anthropocène ;
  • Impacts des invasions sur les espèces indigènes, les communautés et les écosystèmes ;
  • Interactions biotiques dans les communautés et les écosystèmes envahis, incl. interactions entre envahisseurs ;
  • Impacts économiques et sociaux des invasions biologiques ;
  • Ravageurs et agents pathogènes non indigènes ; ravageurs et agents pathogènes propagés par des espèces exotiques envahissantes ;
  • Nouveaux outils et méthodes pour la détection, la cartographie, la surveillance et le contrôle des espèces exotiques envahissantes ;
  • Engager le public et les parties prenantes – des propriétaires fonciers aux scientifiques, gestionnaires et décideurs et inversement ;
  • Efficacité des mesures de contrôle passées et actuelles et des efforts de restauration des communautés autochtones ;
  • Relations entre les mauvaises herbes et les plantes exotiques envahissantes (session conjointe avec l’EWRS –European Weed Research Society-).

Helen Roy du CEH-UK présentant la campagne européenne de communication sur les EEE (Source de l’image : Twitter – Hanno Seebens)

Les « keynote speakers/presentations » étaient :

  • Bernd Lenzner sur « Biological invasion scenarios : getting a glimpse of the future » ;
  • Hanno Seebens sur « Knowns and unknowns of the distribution of alien species wordwide » ;
  • Philip Hulme sur « What do we really know about the direct and indirect drivers of biological invasions? » ;
  • Bella Galil sur « A canal, a sea, a disaster – The Suez Canal and the transformation of the mediterranean biota » ;
  • Helen Roy sur « Documenting and predicting biological invasions globally » ;
  • Evangelina Schwindt sur « Marine bioinvasions in South America : achievements and challenges ».

Parmi les quelques français présents (dont Arnaud Albert de l’OFB et membre du REST-EEE) ou participants venant de France, l’équipe du projet InvaCost, sur les coûts économiques des invasions biologiques, était bien représentée, avec notamment des présentations de Franck Courchamp (« From big data to big collaborations : the InvaCost database on the economic costs of biological invasions »), d’Anna Turbellin (« Biological invasions are as costly as natural hazards ») et d’Elena Angulo (« The importance of non-English data to understand global patterns in biological invasions »).

Le livre des résumés book of abstracts ») est téléchargeable sur le site internet du congrès : https://www.elus.ee/wp-content/uploads/2022/09/NEOBIOTA-2022_Book-of-Abstracts.pdf

Les présentations, orales et écrites, pourront faire l’objet de publications dans un numéro spécial du journal scientifique « Diversity ».

Enfin, la journée du jeudi était consacrée à des excursions sur le terrain réparties en cinq choix pour les participants, avec par exemple une visite du Jardin Botanique de l’Université de Tartu, un tour en bateau sur la rivière Emajõgi et le lac Peipus, une visite de la réserve naturelle d’Alam-Pedja, une visite du parc national de Karula, etc.

Les sorties ont eu lieu dans de beaux paysages estoniens (Source de l’image : Twitter – Ana Luisa Nunes)

Le prochain congrès NEOBIOTA se déroulera à Lisbonne au Portugal en septembre 2024.

 

Rédaction : Arnaud Albert, Office français de la biodiversité

Relecture : Madeleine Freudenreich et Yohann Soubeyran, Comité français de l’UICN

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