Une nouvelle vague de colonisation de Saumon rose

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En août 2017, un Saumon rose avait été signalé pour la première fois en France. Cette capture par un pêcheur à la ligne dans une rivière du Nord Pas de Calais avait été suivie d’une autre dans la Gouët (Côtes-d’Armor) puis de plusieurs observations d’un individu sur une station de comptage située sur l’Elorn (Finistère) un mois plus tard. Ces observations étaient la résultante d’une vague de colonisation du Saumon rose qui avait touchée le nord-ouest de l’Europe (Norvège, Écosse, Angleterre, Pays de Galle, Irlande, Danemark, Allemagne) ainsi que, dans une moindre mesure, l’Islande, le Groenland et les Îles Féroé.

Depuis, l’espèce (Oncorhynchus gorbuscha) n’avait plus été contactée en France. Cependant, les campagnes scientifiques sur le hareng en mer de Norvège suggèrent que l’année 2021 pourrait surpasser la vague de colonisation de 2017. Et la capture d’un premier individu sur la Bresle entre la Seine-Maritime et la Somme, semble confirmer cette hypothèse.

A priori, les risques d’impact du Saumon rose sur la faune locale et notamment les Salmonidés natifs que sont la Truite commune et le Saumon atlantique seraient relativement faibles. En effet, le Saumon rose se reproduit d’août à novembre dans les parties aval des cours d’eau mais à des températures basses, ce qui est peu fréquent sous nos latitudes. Par ailleurs, la Truite commune et le Saumon atlantique se reproduisent quant à eux plus tardivement, entre novembre et février (selon les populations) et plus en amont dans les bassins ; les niches sont donc relativement séparées entre ces deux espèces et le saumon rose.

Il convient néanmoins de rester vigilant : la vague de colonisation de 2017 alors que l’espèce est présente depuis les années 1950 en Europe (introduction volontaire pour le développement de la pêcherie commerciale) suggère soit que l’espèce s’est adaptée, soit que les conditions environnementales se sont rapprochées de son optimum écologique (les deux hypothèses n’étant pas exclusives).

Si vous capturez un salmonidé suspect, le Saumon rose se distingue par une forte abondance de taches noires sur le corps et les nageoires (l’adipeuse et la caudale notamment) et une langue sombre. Par ailleurs, le mâle en période de reproduction présente une grosse bosse sur le dos.

Si les critères correspondent, ne pas le remettre à l’eau et relevez :

  • la date et le lieu (rivière, commune et lieu-dit) de capture ;
  • la longueur totale et, si possible, le poids de l’individu ;
  • un prélèvement d’une trentaine d’écailles réalisé 2 à 3 cm au-dessus de la ligne latérale, sur une diagonale formée entre l’arrière de la nageoire dorsale et l’avant de la nageoire anale ;

Figure 1 : Localisation de la zone de prélèvement d’écailles (dessin A. Hoen and Co. 1907, source : Commons Wikimedia)

L’Office français de la biodiversité vient de mettre à disposition une fiche d’information permettant d’identifier l’espèce et de remplir une déclaration de capture. Cette déclaration se base sur le même modèle que les déclarations de captures pour le Saumon atlantique ou la Truite de mer. La déclaration peut également être accompagnée d’une ou plusieurs photo(s) permettant d’identifier formellement l’espèce. Ces dernières peuvent être transmises par email à l’adresse du CNICS (cnics@ofb.gouv.fr)

Pour plus d’information, le Pôle Gestion des Migrateurs Amphihalins dans leur Environnement de l’OFB a rédigé un rapport relatif à la conduite à tenir et éléments d’écologie du saumon rose disponible ici.

 

 

Rédaction : Nicolas Poulet (OFB)

Relecture : Quentin Josset et Laurent Beaulaton (OFB), Madeleine Freudenreich (Comité français de l’UICN)

Illustration de couverture : Jérémie Le Masson

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