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Arrivée du Crabe bleu dans le Parc naturel marin du Golfe du Lion

Le Crabe bleu, Callinectes sapidus, est originaire des côtes atlantiques américaines, du Canada à l’Argentine. L’espèce y est exploitée par la pêche professionnelle. Il a été introduit sur la côte africaine en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Gabon et au Cameroun, où il fait l’objet d’une pêche artisanale, ainsi qu’au Japon. Sur le littoral Atlantique français, les observations en Manche-Mer du Nord remontent à 1901 et sont sporadiques, résultant probablement de déballastages ponctuels de bateaux sans population établie. Observé dans l’est de la Méditerranée depuis les années 1950, il y aurait probablement été introduit par l’intermédiaire du trafic maritime (eaux de ballast ou biofouling ) et y fait aujourd’hui l’objet de pêcherie. Au cours des décennies, il a étendu progressivement son aire de répartition vers l’ouest et ses observations en Méditerranée ont considérablement augmenté. Il est actuellement observé en Italie, Grèce et Espagne ainsi qu’en Méditerranée Orientale (Turquie, Israël, Egypte) et Mer Noire. Les premiers signalements sur les côtes françaises méditerranéennes sont localisés dans les Bouches du Rhône (1962) et en Corse (2014) (Noël, 2017).

 Aussi appelé biosalissures, il s’agit des communautés d’organismes fixés sur les coques et les équipements des navires.

Une première observation dans le territoire du Parc naturel marin du Golfe du Lion a été signalée en 2017 et des observations de pêcheurs professionnels se sont multipliées en 2018. Sa présence est ainsi confirmée à Argelès-sur-Mer et dans les étangs de Canet-Saint Nazaire et Salses-Leucate, posant la question du développement de populations locales de l’espèce.

Carte de la répartition actuelle des signalements de Crabe bleu dans le PNM du Golfe du Lion © AFB

A la fois très bon nageur (>100 m/heure) et fouisseur, ce crabe vit dans les eaux littorales sur des fonds sableux ou vaseux, préférentiellement dans les lagunes et les estuaires. L’espèce peut vivre dans une large gamme de salinité (espèce euryhaline) et de température (espèce eurytherme) des eaux. L’adulte est omnivore, nécrophage ou prédateur généraliste (coquillages, crustacés, petits poissons, etc.). Il a tendance à migrer pour sa reproduction dans des eaux saumâtres en milieu estuarien.

Facilement identifiable à la couleur bleutée de ses pattes et de ses pinces (à noter que les pinces sont cependant rouges sur les femelles), il est également reconnaissable aux neufs dents présentes de chaque côté de l’avant de la carapace, la dernière étant plus longue et orientée latéralement.

A gauche : femelle, reconnaissable à la coloration rouge des pinces ; à droite : mâle © T. Auga-Bascou, AFB

Le Parc naturel marin du Golfe du Lion lance un appel pour recueillir toutes les observations de cette espèce sur son territoire afin de préciser sa répartition actuelle, d’étudier son impact sur le milieu et les possibilités d’action à mettre en place pour réguler son expansion.
En cas d’observation, il est demandé de :

Prudence si vous manipulez un spécimen : ce crabe est réputé agressif et ses pinces sont particulièrement puissantes ! En cas de capture d’un spécimen vivant, il est nécessaire d’éviter de le remettre à l’eau (il est comestible et même reconnu pour ses qualités gustatives !) et de veiller à empêcher toute évasion durant son transport afin d’éviter la colonisation d’un nouveau site.

Pour tout signalement de l’espèce, utilisez également le formulaire du site internet “EEE-FIF” ou l’application INPN-Espèces.

Rédaction : Doriane Blottière, Comité français de l’UICN
Relectures : Philippe Goulletquer, Ifremer, Alain Dutartre, expert indépendant, Emmanuelle Sarat, Comité français de l’UICN.

En savoir plus :