Les gastéropodes du genre Pomacea, également appelés escargots ampullaires, sont des mollusques originaires des Amériques, prisés en aquariophilie. Du fait de leur caractère polyphage et de leur capacité à se reproduire rapidement, certaines espèces de Pomacea peuvent, lorsqu’elles sont libérées dans l’environnement, occasionner d’importants dégâts sur le plan agronomique (sur les cultures irriguées comme le riz) et environnemental (sur la végétation naturelle présente au sein de zones humides).
Ces espèces peuvent être introduites dans l’environnement de manière volontaire (vidange d’aquarium, lâcher d’individus en surnombre après reproduction,…) ou involontaires (introduction de végétaux infestés dans l’environnement, transports d’œufs ou d’escargots par du matériel agricole, des bateaux, des casiers, etc, utilisés dans les zones infestées). La dissémination naturelle par les animaux n’a pas été observée mais un éventuel transport de petits individus par les oiseaux ne peut être exclu. Les flux d’eau naturels et en particulier les crues peuvent également causer la dissémination du ravageur.
La forte expansion de Pomacea du complexe caniculata, le plus souvent nommé P.insularum, une espèce d’ampullaires détectée en Espagne en 2009 dans la province de Tarragone (Catalogne) a provoqué d’importants dégâts dans le delta de l’Ebre.
Afin de prévenir le risque de diffusion de ces mollusques en Europe, la Commission Européenne a adopté des mesures d’urgences, par la décision 2012/697/UE du 8 novembre 2012. Ces mesures visent à interdire l’introduction et la propagation de ce genre d’escargots aquatiques dans l’Union ainsi qu’à mettre en place des plans de surveillance au sein des États membres. Enfin, ces mesures prévoient, en cas de présence avérée dans un État membre, la mise en place de toutes les mesures nécessaires à l’éradication de l’organisme.
Le plan de surveillance vise à s’assurer de l’absence de populations d’escargots du genre Pomacea dans les régions qui lui sont favorables, ou à détecter des populations de petite taille à un stade précoce du processus d’invasion biologique.
Il s’appuie sur la sensibilisation des personnes ayant des activités professionnelles ou naturalistes dans les zones humides pour la recherche d’indices de présence de ces escargots.
Pas encore observés en France, ils pourraient s’établir notamment dans les régions du sud (Languedoc-Roussillon et PACA), sur rizières ou autres milieux aquatiques. Les repérer précocement permettra de lutter plus efficacement.
Les DRAAF/SRAL sont en charge de mener ce plan de surveillance, selon un protocole proportionné et adapté au risque d’implantation de ce genre de gastéropodes dans les différentes régions de France qui ont été classées en 3 types :
• type I : régions du sud de la France possédant des cultures rizicoles,
• type II : régions du sud de la France sans cultures rizicoles,
• type III : toutes les autres régions.
Pour plus de détail, voir un exemple page d’un site d’une DRAAF : DRAAF Centre Val de Loire
Comme il est également important de noter les endroits où ces escargots sont considérés absents, les agents des SRAL seront amené à prendre contact avec des personnes intervenants en zone humide. Merci de répondre à leur enquête.
Comment les reconnaître ?
Ce sont de gros escargots (plus de 2 cm de diamètre) d’eau douce, dont les pontes sont observables hors de l’eau.
- Consulter la fiche d’identification réalisée par le Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt.
Toute suspicion de présence de ces espèces doit être signalée auprès du Service régional de l’Alimentation de votre région, en prenant soin de repérer le lieu d’observation, et de fournir des photos si possible.