Le réseau d’expertise scientifique et technique (REST EEE) du Centre de ressource Espèces exotiques envahissantes s’est donné rendez-vous à Brest les 19 et 20 octobre pour une 7ème réunion. Les participants ont été accueillis dans les locaux du Conservatoire botanique national de Brest par Dominique Dhervé, directeur général de la structure.
Ces rencontres ont rassemblé trente-quatre participants lors de la première journée en plénière et trente-deux lors de la session de terrain du lendemain, soit trente-huit personnes sur les deux jours.
Un compte rendu sera prochainement envoyé aux participants et rendu disponible sur le site du Centre de ressources.
Les présentations qui ont rythmé la journée plénière du 19 octobre sont disponibles ci-dessous :
- Présentation des travaux du CDR EEE en cours et à venir – Madeleine Freudenreich, Clara Singh, Yohann Soubeyran (Comité français de l’UICN)
- Appel à projets « Opérations coup de poing » : présentation et premier bilan – François Delaquaize (MTECT)
- Espèces exotiques envahissantes et santé humaine – Marilou Mottet (FREDON France)
- Création d’un Système d’information sur les EEE (SI EEE) – Arnaud Albert et Richard Marie (Office français de la Biodiversité)
- Présentation du projets Indiscore3E et des perspectives d’un GDR invasions biologiques « Recherche-Action » – David Renaud et Ludovic Chaumaz (Université de Rennes 1)
- Charte du réseau EEE Pays de la Loire et dispositif d’accompagnement – Emmanuel Leheurteux (CEN Pays de la Loire)
- Le Réseau Alien Grand Ouest, un programme de Sciences participatives sur le suivi des EEE marines – Pierre Sauleau (Université Bretagne Sud)
- Point d’étape sur le dispositif “détection précoce/réaction rapide” mis en œuvre après la découverte de Gymnocoronis spilanthoides sur la rivière Sarthe – Fabien Dortel (CBN Brest)
- Prolifération de la Spartine américaine en rade de Brest : des chantiers expérimentaux au plan de lutte – Anna Le Joncourt (PNR Armorique)
- Dynamique de colonisation des moules dreissènes (moule quagga et moule zébrée) dans la rivière Moselle – Nicolas Trunfio (ENGEES, EDF)
Plusieurs documents publiés cette année ont également été portés à la connaissance des participants, tels que :
- L’éclairage scientifique « Espèces exotiques envahissantes et changements climatiques : quels impacts et conséquences pour la gestion ?»
- La Charte EEE des Pays de la Loire
- Le guide technique « Spartine américaine : Retour d’expérience sur 8 ans de chantiers expérimentaux de lutte contre la Spartine américaine Spartina alterniflora sur le site Natura 2000 “Rade de Brest – Estuaire de l’Aulne” »
Le lendemain, 20 octobre, plusieurs acteurs régionaux ont pu faire découvrir sur le terrain des actions de conservations, de gestion et d’acquisitions de connaissances mises en place sur le territoire.
En Rade de Brest, plusieurs études et chantiers ont été menés depuis 2011 par le Parc naturel régional d’Armorique, en partenariat avec des chercheurs et d’autres gestionnaires pour tester différentes techniques de gestion pour limiter la progression de la Spartine américaine. Cette espèce à forte dynamique de colonisation forme progressivement des prairies monospécifiques qui éliminent les espèces végétales indigènes telles que le Limonium humile (Petit statice), espèce protégée dont les seules populations en France se trouvent en rade de Brest.
Une des actions du Syndicat de bassin de l’Elorn est un accompagnement des agents et élus des communes de son territoire pour élaborer et mettre en œuvre un plan de gestion des plantes exotiques envahissantes à l’échelle communale et expérimenter différents modes de gestion. Sur la commune de Loperhet, ce travail est notamment réalisé avec l’appui de leurs prestataires Bretagne vivante (Luc Guihard) et la Maison de l’agriculture biologique du Finistère (Alain Bars) pour contenir la présence des renouées sur son territoire et limiter les impacts, notamment au bord des routes.
L’après-midi, les participants ont pu découvrir plusieurs espèces non-indigènes marines (ENI) présentes dans le port de plaisance de Moulin blanc. Amelia Curd (Ifremer), Thomas Burel et Vincent Le Garrec (Université de Brest) ont présenté un historique des principales espèces de macroalgues et de faunes introduites sur les côtes Manche-Atlantique françaises, leur potentiel envahissant et leurs modes d’introduction. Cette exploration du port fut également l’occasion d’évoquer les Rapid Assessment Survey (RAS) mis en place dans le cadre de la Directive cadre stratégie milieu marin (DCSMM) et de voir concrètement comment ces suivis sont réalisés sur le terrain.
Photos : Alain Dutartre