LIFE CoopCortaderia 2023-2028 : Propagation de l’information en Pays de la Loire

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet européen LIFE COOP CORTADERIA,  un premier séminaire de transfert de connaissance pour la lutte et l’éradication de Cortaderia selloana en dehors de la région Nouvelle-Aquitaine s’est tenu le mardi 19 novembre 2024 à Nantes à destination des acteurs de la région Pays de la Loire. Ce projet de gestion de l’Herbe de la pampa sur l’Arc Atlantique rassemble l’Espagne, le Portugal et la France dans sa seconde édition, continuité d’un premier projet LIFE STOP CORTADERIA porté par l’Espagne et le Portugal entre 2018 et 2022. Pour le territoire national hexagonal, c’est le Conservatoire d’Espaces Naturels de Nouvelle-Aquitaine (CEN NA) qui anime ce projet.  Ce projet cible à l’heure actuelle la région Nouvelle-Aquitaine, mais a pour vocation d’étendre sa stratégie sur tout le littoral atlantique français, au regard de la règlementation relative à cette Espèce Exotique Envahissante (EEE) effective sur le territoire national.

Ce séminaire avait pour but de partager les ressources issues de la stratégie : guide de bonnes conduites, retours d’expériences, outils de signalement et d’aide à la décision, outils de sensibilisation et de communication, etc., pour une lutte efficace contre l’Herbe de la pampa. Il avait également pour but de lancer le déploiement de la stratégie transnationale sur tout le littoral atlantique français.

L’équipe espagnole, pilote du projet à l’échelle européenne, rassemblant notamment les associations SAEMA avec Santiago GARCIA DE ENTERRÍA, SEO Birdlife avec Laura CAPDEVILA ARGÜELLES et Angel SANTAMARIA CASTAÑERA, Galicia Ambiental avec Benito GARCIA et Valdecilla IDEVAL avec Alberto GANDARILLAS pour le suivi scientifique (impact sur la santé humaine), a rejoint le CEN NA représenté par Annabelle THIERRY et Tangi LE MOAL à Nantes, pour présenter le projet LIFE COOP CORTADERIA aux acteurs locaux. Cette journée a été coorganisée avec le CEN Pays de la Loire, en la personne de Justine CELIS.

Cet évènement a permis de rassembler une quarantaine d’acteurs locaux de la biodiversité (collectivités, associations, services de l’Etat, experts) autour de cette problématique. Les nombreux retours d’expériences présentés ont pu mettre en lumière les actions déjà menées, dont certaines ont été réalisées il y a déjà un peu plus de 10 ans, dans ce territoire déjà bien concerné par la menace des « plumeaux » !

Carte de répartition des premières observations d’herbes de la pampa en 2024 via la quête de signalement de l’application INPN Espèces (CEN NA)

Les Pays de la Loire et la Bretagne restent, à ce jour, un peu moins touchés toutefois que le littoral Néo-Aquitain, mais la mise en place d’actions dès aujourd’hui est essentielle pour éviter que la propagation ne devienne aussi problématique que sur la partie méridionale du littoral atlantique français.

Les interventions ont été riches et instructives, avec l’expectative que cette journée permettra de favoriser les échanges, de dynamiser la mise en réseau des acteurs, de mobiliser davantage et de susciter des actions de lutte où rien n’avait encore pu être réalisé.

Un prochain séminaire néo-aquitain réunira prochainement à Bordeaux les acteurs du nord de la région Nouvelle-Aquitaine, et une nouvelle journée de sensibilisation extrarégionale sera organisée en Occitanie courant 2026.

Par ailleurs, dans l’optique d’inventorier le plus exhaustivement possible la présence de cette EEE, les sciences participatives sont à l’honneur. Le CEN NA a mis en place une quête de signalement de la présence de cette espèce invasive sur l’application mobile gratuite INPN Espèces. Cette campagne de signalement a vu le jour grâce à la collaboration du CEN NA, de Noé association, de l’Office français de la biodiversité, du Service PatriNat (OFB-MNHN-CNRS-IRD) et du Conservatoire botanique national Sud-Atlantique, et a pour but de démultiplier l’effort de recensement du nombre d’individus/populations d’Herbe de la pampa présents sur le territoire de la Nouvelle-Aquitaine et par la même occasion, identifier les nouveaux fronts de colonisation. Les observations collectées permettront de tracer une carte affinée et actualisée de l’envahissement de la plante. Ces données sont primordiales pour mettre en application le plus efficacement possible la stratégie de lutte et d’éradication développée par le LIFE. La participation du plus grand nombre d’observateurs, qu’ils soient particuliers avertis ou non-avertis mais aussi des professionnels, est grandement attendue afin d’impacter de manière concrète l’expansion de la plante invasive.

Pour rappel : Cortaderia selloana fait partie de la liste nationale des EEE règlementées de France en vertu de l’arrêté du 2 mars 2023, annexe de l’arrêté du 14 février 2018 faisant état de la liste sus-citée, rendant toute activité en lien avec la plante interdite.

Rédaction : Annabelle Thierry (CEN Nouvelle-Aquitaine)
Relecture : Arnaud Albert (OFB)